mardi 7 juillet 2015

XTerra France : objectif rempli !


C'était l'un des objectifs de cette saison. Top 5 au Xterra France.
Pourquoi sur cette épreuve ? Tout d'abord, parce que c'est ce XTerra qui m'a donné envie de me lancer dans le triathlon il y a 4 ans.

La combinaison des 3 disciplines, le défi, le cadre où se déroulait l'épreuve, et sa réputation m'avaient vraiment donné l'envie d'y participer. Ma première participation fût difficile, l'épreuve exigeant une certaine préparation et de l'expérience pour arriver au bout sans trop souffrir, ce que je n'avais pas à l'époque. Ma deuxième particpation, en 2013, était plus encourageante, j'avais réussi à signer une 5ème place, mais j'avais beaucoup souffert et ma course à pied avait été très difficile.
Pour ma troisième participation, j'avais de l'ambition et un peu de pression, suite à ma victoire au Xterra Portugal, avec un plateau moins relevé. Je n'étais pas au top de ma forme et je m'étais un peu brûlé les ailes en début d'épreuve, j'ai terminé difficilement, malade et très déçue.

Cette saison 2015, je voulais prendre ma revanche et surmonter enfin mes difficultés sur cette épreuve. J'ai donc tout planifié pour y arriver en forme et fait beaucoup de sacrifices : moins de courses en début de saison, pas de vacances avec les copains pour pouvoir y participer,
un week-end repos en solo à la maison avant l'épreuve plutôt qu'accompagner David en Ardèche pour un raid VTT avec les copains. La Cape Epic n'était pas prévue au départ, mais j'étais convaincue qu'elle me permettrait de passer un gros cap, physiquement et surtout, mentalement. Je n'imaginais pas à quel point.

Arrivé à la veille de l'épreuve, même si je me sentais plutôt prête, je doutais forcément de mes ambitions à la vue du plateau très relevé. Mon objectif était de pouvoir me faire une place dans le top 5...5ème aurait été très bien !

Afin de me débloquer après une semaine très légère, du fait de la canicule, j'ai participé à l'épreuve de XC Eliminator, qui consistait en plusieurs manches sur un circuit de 800m, entre north shore et sentiers techniques. Mes sensations étaient bonnes et je savais que je n'aurais pas perdu du jus sur l'épreuve.  Qu'au contraire, cela me permettait de réactiver l'organisme juste à temps. L'épreuve était intéressante mais nous n'étions que 3 filles pour cette première édition improvisée une semaine avant.
Je remporte l'épreuve, mais là n'était pas le but.

Par contre, pouvoir arroser le vainqueur du XCE, Monsieur Rémy Absalon, restera un bon souvenir ! :)

La Cape Epic et notre beau résultat en ce début de saison m'aura permis d'aborder la suite de la saison sereinement, considérant que je n'ai plus rien à démontrer, et que tous les bons résultats qui viendront ne seront qu'un bonus.
J'étais donc très détendue avant l'épreuve, ce qui est un gros avantage pour conserver un maximum d'énergie et une bonne concentration. Je ne me suis pas plus entraînée cette saison pour cette épreuve, je pense même parfois que j'en fais moins qu'avant, que j'attache plus d'importance à la récupération et la fraîcheur à l'arrivée d'un objectif.

En natation, je pense être plutôt bien les derniers temps, même si 2 séances de 1h chaque semaine ne me fera pas nager un 1500m en 21 minutes ! Je profite en tout cas de bonnes sensations, j'ai donc aborder ces 1500m de cette façon.
David m'a encouragé à me placer à l'avant au départ, mais j'ai toujours peur de cette masse de bon nageur qui me rattraperont dans les premiers mètres, je préfère donc me mettre en 2ème ou 3ème ligne. Au final, je me retrouve toujours coincée dans les mauvais groupes en deuxième partie de course, quand je commence à accélérer alors que les autres ralentissent un peu. J'ai donc dû m'arrêter, changer de ligne, tout en me prenant de bons coups par moment, dont un au visage (involontaire, mais quand même !), ce qui m'aura bien pénalisée.

"Mais où est Coralie ?" Bonnet jaune avec un 35 tatoué sur le bras, David juste derrière




Je sors de ces 1500m en 26'16, cela reste pas trop mal pour moi sur une session sans combinaison. J'ai en tout cas à nouveau adoré cette partie de l'épreuve, c'est toujours un sentiment de liberté incroyable que nager en eau libre.

Au début du VTT, on m'annonce 130ème. Gloups, c'est vraiment loin pour moi si je veux espérer faire un résultat ! Pas de panique, je me mets en mode "Cape Epic", la gestion de l'effort et de la chaleur bien en tête.
Je manque sans doute de relance et vitesse par moment, David me rattrape dans le premier tour et m'en fait part. Je roule en ayant bien en tête les 10kms de trail qui  m'attendront après, me mets une musique dans la tête pour passer le temps, m'alimente et bois à intervalle régulier, et ne fais pas un effort plus important que l'autre. Je rattrape petit à petit pas mal de monde, des filles aussi, jusqu'à ce que j'entende  qu'on m'annonce 3ème. Là, je me dis que les gens n'ont pas dû bien compter, mais quand j'arrive à l'issue du VTT, c'est confirmé ! Il y a Kathrin en tête, Helena ensuite et puis...moi ! Moi derrière elles, 3ème ! In-croy-able !



Photos Anne-Sophie Haverlant


 Le VTT aurait pu cependant s'arrêter tôt : n'ayant pas repéré le nouveau parcours, je me suis engagée trop rapidement sur une bosse qui ressemblait pour moi à un saut. Sauf que cette bosse, il fallait l'enrouler ! Je me suis donc retrouvée à piquer de l'avant vers une réception à plat. Je ne sais pas quel reflexe j'ai pu déclipser, me pencher de côté pour éviter de mettre tout mon poids sur la roue avant, et arriver à rattraper le tout sans tomber fort. La personne qui m'a suivi n'a pas eu cette chance, vélo cassé à la réception. Au tour suivant, je croiserais un concurrent à terre à cet endroit...
Je profite en tout cas de très bon matériel (merci Kappius !) car contre toute attente, j'ai pu repartir. Et d'une bonne étoile aussi, si il fallait encore m'en convaincre !


A la fin de ces 40kms, je sais que je suis toujours plutôt "fraîche", j'attends de voir comment je vais tenir sur mes jambes en descendant du vélo. Dur, car je me retrouve à la limite d'avoir des crampes partout, sensation que je n'avais jamais eu ! J'essaie donc d'éviter tout faux-mouvement, de dérouler au maximum ma course à pied, et je vois que ça ne se passe pas si mal. Je rattrape David, qui paye ses efforts à VTT, en le taquinant, il me répond "Garde ton souffle pour pas te faire doubler !...Ah ben, trop tard, tu vas te faire doubler !". Et là, je me fais déposer par Myriam Guillot-Boisset, qui pratique le Raid depuis quelques années, qui court comme je courrerais sans avoir fait ces 40kms de VTT sous une telle chaleur ! Pourtant, je me sens plutôt bien, et je sais que le second tour sera encore meilleur. Je n'ai pas senti de coup de moins bien, j'ai été bien jusqu'au bout, même si je n'ai jamais pu me reposer, n'y croyant jamais, jusqu'aux tout derniers mètres.

A l'arrivée, au bout de 4h04 d'effort, beaucoup de satisfaction car j'ai eu le sentiment d'être arrivé à franchir un cap important cette année dans ma façon d'aborder la compétition, ma préparation, mon quotidien...



Top 5 femme et homme, avec Ruben Ruzafa, Bradley Weiss, François Carloni, Arthur Forissier et Malte Plappert pour les hommes. Chez les femmes, Kathrin Müller, Helena Erbenova, Myriam Guillot-Boisset, moi-même et Sandra Koblmüller

Si je fais tout cela, c'est toujours dans le but de m'améliorer, d'analyser et d'apprendre.
Je suis vraiment très contente d'avoir pu autant assimiler cette année et sentir maintenant comme tout me paraît plus facile. Je n'oublie pas toutes les années à en baver, à être fatiguée, les déceptions, les moments où on tourne en rond et ne progresse pas, mais  suis vraiment heureuse d'avoir ces sensations et cette expérience maintenant.
Nous sommes capable d'encaisser et de nous adapter à beaucoup de choses, plus que l'on n'imagine. Il suffit de prendre les choses sereinement, avec réflexion et patience, mais aussi de s'écouter et respecter sa santé.


C'est ce message que j'ai essayé de faire passer au micro à l'arrivée. Je ne suis pas une pro, je travaille à 100% cette année, je ne m'entraîne que 6-9h par semaine en moyenne, et j'y arrive. C'est ce qui me permet de croire à un sport qui peut être propre, durable et avec de bonnes valeurs. Par passion pour le sport, c'est vraiment ce message que je souhaite faire passer, à travers mes résultats, mon blog, ou l'entraide que je peux parfois apporter à des athlètes, confirmés ou débutants.


 La récupération va être courte, je participerais aux championnats d'Europe de cross-triathlon en Allemagne, en forêt noire, dans deux semaine. Un parcours plus typé "triathlon", avec un VTT plus court et plus roulant.

 Merci à tous ceux qui ont contribué à cette belle 4ème place, la liste est trop longue pour la refaire, entre les partenaires matériels, les amis ou simplement les passionnés qui me suivent !

Certes, ça n'est pas une victoire comme au Portugal, certes j'avais déjà terminé 5ème il y a deux ans, mais un top 5 cette année sur cette épreuve, cela représente aussi une 56ème place sur 900 partants...moi-même je n'en reviens pas d'un tel résultat !


3 commentaires:

  1. Coco, ton parcours ces dernières années est tout simplement remarquable!
    Tu nous fais rêver par tes belles expériences, merci!

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  2. Bel article et félicitation pour ta 4eme place, bravo !
    Damien Guillemet

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  3. Bravo pour cette belle place et ce chouette récit qui renforce encore mon envie d'essayer le cross tri l'année prochaine et de m'aligner au départ du X Terra France. Bonne continuation!

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