mercredi 22 juillet 2015

Championnats d'Europe de Cross-Triathlon, 8ème pro !

Je n'avais pas prévu de faire ces championnats d'Europe de cross-triathlon en début de saison, pas vraiment cherché ni vu la date au calendrier en fait. Sachant que l'épreuve se situe en forêt noire, donc à moins de 2h de la maison, cela aurait été dommage de ne pas y participer, deux semaines après le XTerra France.

David m'a beaucoup encouragé à m'y inscrire, vérifiant toutes les modalités pour y participer, les conditions, les délais à respecter...bref, tout ce avec quoi j'ai un petit peu du mal, sans doute parce que je concentre davantage mon attention tous les jours dans les nombreuses tâches au travail dont j'ai la responsabilité.
L'organisation n'aura pas été simple, beaucoup de contraintes à respecter et peu d'information. Nous aurons couru après les informations pour savoir comment et quoi régler, à qui, finalement on aura appris à la fédération qu'il y avait une date limite pour ce règlement, mais le jour même cette date limite, par mail... Donc à deux semaines de l’événement, ma participation n'était plus assurée. Cela s'est arrangé, mais aura apporté un bon stress. Sur place, briefing obligatoire, ponctualité exigée, pour connaître tout le règlement lié à la course : des protocoles et horaires particuliers, ou encore des règles comme le drafting interdit entre homme et femme (on ne parle jamais de drafting en VTT d'habitude). Heureusement que mon amie Becci m'a indiqué que ce briefing était obligatoire.

Bref, jusqu'au départ, c'était donc plutôt beaucoup de stress. Jusqu'au point de ne pas oser poser mes tatouages de numéros sur les jambes de peur de ne pas les mettre exactement au bon endroit. Il faut savoir par exemple, que nos noms doivent être floqués sur les trifonctions, mais respecter une certaine police de caractère, une certaine longueur, être mis à un certain endroit...et avant le départ, photo devant et derrière pour vérifier tout cela !

La combinaisons était interdite pour les pros (mais pas les groupes d'âges) et nous devions attendre 20 minutes après l'échauffement pour le protocole de mise en grille. Donc, avec le vent frais du matin, cela aura été échauffement à sec pour tout le monde, et mise à l'eau au tout dernier moment.
Je ne me sens pas "l'âme guerrière" au départ, entre le manque d'échauffement et toutes les rumeurs d'eau froide autour de nous. Pourtant, je ne suis d'habitude pas la première à souffrir du froid.

Le départ des pros - photo Aloha racing

Tout cela fait que j'ai du mal à me mettre dedans au départ, d'autant qu'après la première bouée, il y a beaucoup de courant, et atteindre la seconde bouée semble difficile. Je remarque vite que je suis détachée et personne autour de moi...gloups ! A la sortie de l'eau, il faut en plus courir sur les petits cailloux, ce que je déteste. Je vois alors Sandra Koblmüller qui me dépasse, on repart ensemble dans l'eau, je me mets au début dans sa vague, puis j'arrive à me détacher et à nager plus à mon niveau ce second tour, limitant un peu les dégâts, même si je sors 16ème dame : dur !

Le premier kilomètre à vélo n'est pas fabuleux, avoir été chahutée dans l'eau m'a fait un peu perdre mes repères et techniquement, ça n'est pas trop ça. Les jambes sont dures, ce qui n'arrange rien. Je ne me déconcentre pas, tourne bien les jambes et constate que je souffle fort, ce qui ne m'étais pas arrivée depuis longtemps, du fait de la canicule lors des dernières courses qui forçait à limiter les efforts.
Petit à petit, ça revient et commence à remonter. Je fais tout pour me retrouver en tête pour la dernières descente en single un peu technique (ou "very technical !!!" comme indiqué au briefing !), car je sais que c'est là que je peux gagner du temps. A l'entame, un jeune que j'avais rattrapé et qui s'était mis dans ma roue pendant un bon kilomètre, essaie de me passer : ni une ni deux, je lui dis "No, you stay behind, this is really unfair what you're doing, and I'm a mountainbiker !". Il a vite compris et m'a simplement répondu "Ok, ok !". Bon, là, il ne faut pas se rater !
Deuxième tour, je décide de vraiment embrayer, voyant 3 concurrentes féminines pas loin devant. Cette fois, le rythme est plutôt bon, j'arrive à mettre des attaques au bon moment pour ne pas rester avec des concurrentes qui prennent ma roue, ou des concurrents qui risquent d'être devant moi dans les singletracks.
Au briefing, ils auraient dû préciser clairement : "Men are not allowed to be drafted by women !!!".
Mais l'ambiance est restée plutôt bonne sur cette course, la majorité des filles que j'ai pu doubler m'ont encouragée, certaines ont aussi clairement joué le jeu en évitant de se mettre dans ma roue quand je les reprenais.

J'arrive donc 8ème pro au parc à vélo, après avoir signé le 4ème temps chez les pro à velo. Maintenant, attendons de voir ce que va donner la course à pied après un gros vélo. Je n'ai pas repéré le parcours, et d'entrée, ça grimpe sur un joli sentier. 2,5kms, facile, ça va être une petite montée, une petite descente. Eh ben non : un beau trail en forêt avec 4-5 montées et autant de descente. A répeter 4 fois, waouh, ça va être dur dans la tête et les jambes. Passé le premier tour, les sensations deviennent meilleurs, j'ai moins l'impression de m'écraser et plus de fluidité. Dans ma tête, j'ai peur de revoir les fusées en course à pied me remonter, je me dis que d'ici la fin, il y en aura bien une ou deux. Mais je cours plutôt bien, le cerveau est débranché pour ne pas penser à la difficulté de l'effort, ce qu'il reste à parcourir, mon classement à maintenir. Dernier tour, David m'indique que ça peut remonter derrière, j'accélère donc un peu car j'ai encore les jambes, tout passe bien, je remonte cette fois des concurrents qui m'avaient doublé un peu avant et accélère dans la dernière descente jusqu'à l'arrivée, vraiment satisfaite de ce classement, malgré la natation bien ratée.

Bières "Alkoholfrei" à l'arrivée en compagnie de Verena et Becci...un peu de détente et réconfort !

Le top 10 féminin pro
Durant l'épreuve, je pensais déjà au repos d'après-course, car je commence à fatiguer de la tension de ces courses à ce niveau. Je n'en aurais pas fait beaucoup comparé à d'autres, mais il faut compter aussi la fatigue accumulée avec la vie professionnelle et le manque de temps. Les prochains temps, cela sera donc petite coupure ("sport plaisir") avant de reprendre pour être en forme en Septembre, avec les dernières courses importantes, dont les mondiaux de cross-triathlon en Sardaigne, ce qui sera l'occasion de faire des petites vacances dans cette région qui semble vraiment belle.

Bravo à notre frenchie Arthur Forissier qui remporte ce titre de champion d'Europe, et Renata Bucher chez les féminines, qui revient fort et nous a épaté avec sa performance à vélo qui lui a permis de prendre un gros avantage sur la course !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire