samedi 2 novembre 2019

Xterra worlds in Maui - 2ème amateur !!!

Nous voilà dans l’avion, nous survolons le continent américain, nous nous éloignons de Maui.
Cette île va redevenir une destination lointaine, celle d’un grand rêve, avant, et d’un de mes meilleurs souvenirs sportifs, maintenant.

Je termine deuxième amateur de ces championnats du monde de XTerra, et deuxième de ma catégorie d’âge, 35-39 ans.




Pour permettre de mesurer la valeur de cette performance, il faut peut-être revenir en arrière.

Repenser à chaque fin Octobre, où nous veillions pour suivre cette course et se dire que notre expérience XTerra ne sera complète qu’en allant un jour là-bas.

S’imaginer quelques mois avant, loin du triathlon, à faire un autre chemin personnel, et se dire que revenir à la compétition me permettrait de me reconnecter avec une partie de moi-même et tellement de gens que j’apprécie, tellement de personnes à rencontrer et d’expériences à vivre encore.

Retrouver la vraie envie de revenir sur un XTerra, s'y sentir toute petite, apprécier chaque retrouvailles, reprendre ses marques.

Sur un coup de tête, se dire que si j’arrive à obtenir une qualification sur un des derniers XTerra de la saison, cette année, je saisirais l'occasion d'aller aux mondiaux à Maui.
Commencer à en parler à David, lui dire que ma décision est prise, qu’importe le prix.

Obtenir tout juste cette qualification, à l’issue de mon premier vrai XTerra, celui du Luxembourg, après une course où j’en aurais vraiment bavé, dans l’eau, sur le vélo.

Y croire encore davantage car on sera une équipe de 5 pour ce voyagen 5 personnes avec qui le feeling est excellent.

Reprendre un carnet d’entrainement, faire le bilan, planifier, retrouver goût à la préparation d’un objectif, se remémorer toutes les connaissances accumulées au cour des années.
Attendre patiemment que les sensations s’améliorent, retrouver un peu de force, de vitesse. Se dire que ça sera juste, mais je devrais être prête le jour J.

En parler autour de moi. 
Voir que la plupart des gens trouve ça fou : aller de l’autre côté du globe, faire un championnat du monde, alors que je ne courrais plus... ambitieux, limite inconsidéré.
Mais retrouver tous ceux qui connaissent mon parcours et savent qu’après ces derniers mois, j’ai une revanche à prendre et je sais me préparer pour les grands jours. Les voir m’encourager, me suivre, m’aider...les associer à ce projet pour être plus forte, pour leur transmettre un peu de cette énergie aussi.

2 semaines avant, insister auprès de David sur le fait que je vise une performance, que je souhaite vraiment remettre en état mon VTT Open, ce semi-rigide 29’’ que j’aimais tant. Rouler avec seulement 2 fois avant le départ mais se dire que waouh, ce vélo m’apporte toujours des sensations terribles et est ultra-performant.

Se retrouver à quelques jours du départ et se dire : ça y est, vous allez vraiment partir... avoir confiance, se dire que cette fois, le karma est bon. C’est le bon moment pour réaliser ce rêve.
Ouvrir les guides de voyage, regarder des reportages, réaliser qu'on va découvrir un endroit magnifique et mythique.

Puis, un froid matin d’Octobre, s’envoler pour une destination lointaine. Découvrir l'Amérique, les Etats-unis. Quitter ce continent pour une île au milieu de l’océan pacifique.

Se dire que l’on est quelque part où beaucoup rêveront d’aller, mais n’iront jamais. Paradis des surfeurs, lieu de tranquillité, culture polynésienne, nature luxuriante.

La veille de la course, mes sensations étaient au top. Mais les vagues sur la plage étaient importantes, mon expérience du milieu trop faible, et au retour de la natation, je me suis fait sévèrement brasser par les « shore breaks ». J’ai été anéantie par la peur de ces vagues. J’en ai beaucoup parlé et j’ai tâché de me ressaisir mentalement pour ne pas perdre de l’énergie et éviter de passer une mauvaise nuit.
J’ai fait tout un parcours de préparation mentale ces dernières semaines, j’en ai ressenti les bénéfices à ce moment-là. 

Le matin de la course, la confiance est revenue. J’avais envie avant tout de m’amuser et je savais que je ne serais sans doute pas championne du monde. Sans doute difficilement dans les 5 premières à l’arrivée.

Nous avons eu des conditions parfaites : pluie au départ pour rendre le terrain un peu plus technique à VTT et rafraichir l'atmosphère, vagues pas très hautes, nuages pour rafraîchir un peu cette atmosphère tropicale.


Copyright : XTerra

En attendant le coup de sifflet, je suis concentrée sur moi-même. Loin d'être spécialiste en natation, mais je veux être devant.
Dès les premiers 300 mètres, je peux voir toutes les filles autour, il y a vraiment du monde, c'est difficile de s'imaginer faire un podium à ce moment là car je suis loin de pouvoir suivre les premières.

Mais mes sensations sont bonnes. Premiers 750m bien rapides, puis après la sortie à l'australienne, je décide de nager un peu plus souple jusqu'à la bouée, puis en remettre une pour revenir à la plage, histoire de garder mes esprits à vélo. J'ai pris beaucoup de plaisir à nager, même si je ne fais que le 60ème temps chez les filles (pros comprises).

Le VTT sera comme souvent pour moi une « remontée de l'impossible ».
Il y a beaucoup de monde mais je remonte inlassablement, double dans les sentiers prudemment, mais tout le monde est courtois, tout se passe bien. Ca glisse pas mal sur les racines et par endroit, pas mal de chutes autour de moi, mais je suis dans un bon jour et maîtrise. 

Aucune erreur de pilotage, de la vitesse, je suis vraiment bien et surtout, je m'éclate ! Le parcours paraissait facile à la reco mais il est très usant.

Des concurrents m'encouragent, m'indiquent que la tchèque n'est pas très loin, je suis deuxième. Fin du vélo, je ne l'ai pas reprise et comprends que je resterais deuxième, sauf coup de chance, car je sais que c'est une bonne coureuse.

Copyright : Xterra

J'entame la course à pied, les jambes sont dures et ça monte direct. Le cardio monte très vite aussi, j'ai eu les premiers symptômes de surchauffe en VTT - envie de boire de l'eau gazeuse fraiche - alors que j'ai vraiment bien géré avant et pendant la course, donc j'utilise mon avance pour fractionner les ascensions. Autour de moi, les gars marchent beaucoup aussi, on est tous très entamés. Le fait d'avoir une bonne technique en course à pied et de l'entraînement permet juste de limiter la casse, mais on est loin du beau geste !


Je commence à penser un peu plus, alors que j'avais été concentrée jusqu'alors. Je tiens bon, me disant que si je n'apprécie pas être là, plus tôt je serais à l'arrivée, plus vite ça sera terminé ;) Je me tiens aux trois mantras que je m'étais donné avant la course : "lifechampion" (merci Becci, qui me permet de relativiser sur l'importance du résultat ici), "la tâche" (fais-je tout en ce moment-même pour être au mieux ?), "Maui" (pour ne pas oublier que je suis dans un contexte exceptionnel, dont j'ai beaucoup rêvé).

Les ravitos sont tous les 2km et c'est une bénédiction. Eau fraîche, je m'arrose généreusement et petit à petit, me refais la cerise. 

La fin de la course à pied sera bien meilleure. 
Arrivée sur la plage, je me dis "tiens toi droite quand même, bon sang, vice championne du monde quoi !". J'ai bien fait car on me filmait ;)

Je ne peux même pas exulter à l'arrivée, ni vraiment réaliser, car j'ai été dans une telle bulle pour passer cette course à pied, je suis si fatiguée, qu'il me faut un moment pour émerger.

On retrouve la bonne ambiance XTerra. Les à-côtés sont tellement importants sur cet évènement, la course paraît presque anecdotique. 
"Don't forget to respect each other, you are a tribe", que l'on nous a dit au départ. On sent vraiment cet état d'esprit ici.

Le site de la course
copyright : Xterra

Nous étions très nombreuses au départ, je termine deuxième pour ce retour, wahou...


Merci à David d'avoir construit, à nouveau, ce succès avec moi...
Merci Asterion, mon fournisseur de roues haut-de-gamme made in Lyon, qui m'a permis d'avoir un vélo si performant sur la base de mon vélo Open que j'avais eu pour la Cape Epic en 2015. Je ne revendrais jamais ce vélo, trop vécu de bons moments avec ;)


Merci tous les copains , Céline, Nathalie, Guillaume, de notre « team Reese's », sans qui l’aventure n’aurait pas été si belle et les souvenirs moins riches.

Notre fine équipe

Merci à tous ceux qui m’ont félicitée, même tous ces inconnus croisés sur l’île après la course après un « You guys did this Xterra !?! Awesome... »

Nous allons refermer la parenthèse et laisser décanter tout ça pour savoir de quoi 2020 sera fait au niveau sportif.

Nous revenons rechargés en énergie, l’énergie de cette nature riche, sauvage et puissante, entre jungle, déserts volcaniques, océan et vagues. 
Ma mention spéciale pour Hana, ce village de bout du monde, la vraie culture de l’île, que l'on a longtemps regardé d’en haut pour notre au revoir à Maui en avion...

Moments magiques en snorkeling


L’énergie de tous ces sourires partagés durant 10 jours. « A Hawaï, tu ne peux être que relax », m’avait-on dit dans l’avion à l’aller. C’était tellement vrai...

Aloha tout le monde !


La vidéo d'après course...




samedi 12 octobre 2019

Ma préparation pour les mondiaux de XTerra- #1 Généralités

Aloha tout le monde !

A moins de 3 semaines du départ, je débute un petit carnet de bord pour partager ma préparation pour cet objectif qu'est le championnat du monde de Triathlon XTerra.

Me préparant sans entraîneur pour cette occasion, il m'est plus facile que pour d'autres athlètes de partager mes petits trucs pour être en forme le jour J. Tous ces éléments sont issus de mes années de pratiques et l'apprentissage issu des meilleurs périodes et des plus difficiles également. C'est la formule qui me va bien, que j'ai pu trouvé grâce au fait d'avoir également été accompagnée à certaines périodes de très bons coachs, tout particulièrement Sandrine lors de mes années à haut-niveau en VTT puis André de Triathlon Pro Concept.

Il s'agit ici du minimum pour structurer la programmation d'un objectif.
Pour une saison, une programmation plus fine, on peut rajouter d'autres éléments, comme des tests en fin de cycle.

  • Les bases de la programmation

    • Faire un bilan
Pour savoir où l'on veut aller, il faut déjà savoir d'où l'on vient. :)

A 4 mois de l'objectif de Maui, je me suis donc dit : quel est mon état actuel ? Mon niveau d'entraînement,  mes disponibilités, les douleurs/blessures avec lesquelles il faudrait composer, mes objectifs à court et moyen terme, mes points forts et mes points faibles.

J'ai toujours entretenu ma forme et pratiqué, plus ou moins régulièrement les 3 disciplines que composent le triathlon. J'avais donc une endurance moyenne, une assez bonne capacité de récupération, mais pas de vitesse et une mauvaise capacité à soutenir des efforts longs et plus poussés.
Il me fallait donc reprendre par la base, l'endurance, en vélo et en natation tout particulièrement. J'avais fait beaucoup de randonnée et je constatais que cela m'avait été très utile en course à pied.

Passé cette remise en route viendrait petit à petit un travail à des allures plus élevées : d'abord des intensités longues en endurance critique, puis plus tard, travail aux seuils (seuil aérobie puis seuil anaérobie). On fait toujours évoluer le niveau d'intensité progressivement, sauf en ce qui concerne les très hautes intensités type sprints, que l'on peut inclure un peu tout le temps.

Il me fallait aussi reprendre de la force, en vélo et en natation en particulier : une thématique que j'intégrerais assez vite pendant la période où je travaille l'endurance de base.

On pourrait se dire que le travail de vitesse ou d'explosivité ne sert pas à grand chose pour des efforts longs, or, il permet d'améliorer la technique, élever un peu les seuils, améliorer la tolérance aux lactates. Je garde le travail d'explosivité et de vitesse dans les périodes où je dois également récupérer des efforts d'endurance : j'y reviendrais plus tard dans cet article.

En VTT, il me faudrait retrouver un bon pilotage et un pédalage efficace. Retrouver du rythme aussi. Et pour cela, rien de mieux que quelques courses, qui permettent aussi de remobiliser la tactique, la gestion et le mental, composantes sans lesquelles un bon entraînement ne suffira pas à atteindre un bon niveau de performance le jour J.

    • Programmer les cycles
Macrocycles, mésocycles, microcycles...sont les bases de la planification de l'entraînement.
Je ne vais pas détailler les fondements de l'entraînement, beaucoup de sites et de livres le font très bien. En très rapide : le macrocycle dont une vision sur l'année, les mésocycles plutôt une vision sur un mois, les microcycles correspondent à une période d'une semaine.

copyrigtht : academy.sportlyzer.com


Pour Maui, j'avais un macrocycle de 4 mois (court !), et environ 4 mésocycles.
Pour moi, il s'agissait, dans ce très court laps de temps, d'améliorer mes points faibles cités ci-dessus et de revenir sur un peu tous les types d'efforts et de travaux que l'on peut faire. Sur une saison, on prend le temps de travailler des aspects que l'on souhaite améliorer bien spécifiquement sur un cycle, ou plusieurs. Là, on n'y est pas.

De façon générale, mais cela peut varier en fonction des courses, je programme un mésocycle sur 4 à 5 semaines, avec 3 semaines d'augmentation des charges et une semaine plutôt typée récupération.
La base de l'écriture de mes entraînements, c'est donc prendre mon carnet et noter :

S+ / S++ / S+++ voire S+++, la dominance de la semaine et pour chaque discipline. Basique, simple :)

Par exemple, pour S-3 semaines de l'objectif, je note simplement dans mon carnet (Excel, agenda papier, ce qui est le plus pratique pour vous) :
S+ > Récup début de semaine + Affûtage 
Et cela, déjà un mois avant cette fameuse semaine.

Mon carnet actuel que pour moi : au crayon de papier, la programmation, au stylo, le réalisé.
Sous Excel, c'est plus propre :)


Mes microcycles sont plutôt sur une semaine, avec un à deux jours maximums de jours sans sport. Les séances de natation sont aussi généralement placées au moment où je dois récupérer car j'ai toujours considéré que facile ou intenses, elles me redonnaient du tonus.
Je les programme à la semaine, voire je les change en cours de semaine en fonction de ma forme / fatigue, pour en faire un peu plus ou..un peu moins.

Mais je programme toujours un entraînement à froid, avant la séance: je n'improvise en cours de séance que si je sens que j'ai prévu trop, et qu'à l’échauffement, la machine a vraiment trop de mal à démarrer - mauvais signe en général, donc...j'évite !

Mes séances ont toujours une thématique et un minimum de structure, sauf lorsque je pars faire de l'endurance pure. Je ne vais jamais nager sans avoir ma petite séance programmée, sinon, je pense qu'au bout de 1500m, je manquerais d'inspiration et de motivation...

Pour éviter de "compter les carreaux", on programme et on varie
copyrigth : outdoorswimmer.com

A vélo, je ne monte jamais un col en allure course, mais je fractionne. Idem en course à pied. Rien de pire, à long terme, que ces séances sans inspiration où se lance le défi de faire un temps sur une ascension de 30min, et donc, où on reste à haute allure sur des durées trop longues : ça, il faut se le réserver pour les courses, c'est tout !

Car si l'on veut progresser, à l'entraînement, il faut toujours solliciter les différents niveaux d'intensité à un petit cran au-dessus. Et c'est précisément à ça que sert le fractionné : pousser un peu plus loin l'intensité, s'octroyer un peu de repos, et répéter cela. 

Je m'entraîne relativement peu, et cela a toujours été le cas : 2 séances de chaque discipline maximum chaque semaine, pour un volume horaire variant de 6h à 10h. Plus me fatiguerait sans doute trop, avec le reste de ce qu'il me reste à faire : aller au travail, travailler, et tout simplement, laisser une place pour tout ce que j'apprécie en dehors du sport et qui contribue à mon équilibre.

Je reviendrais sans doute dans un autre billet sur toutes les possibilités en natation, course à pied et aussi vélo, pour se programmer des entraînements permettant de progresser tout en évitant la monotonie.


  • On progresse en récupérant


La récupération est essentielle : entre les intensités, entre les séries d'intensités, entre les séances d'entraînement, à la fin des cycles, en s'octroyant des coupures. D'où l'adage : on progresse dans la récupération.


De gros entraînements mais du stress à côté, un manque de sommeil ou des séances usantes (type endurance) trop rapprochées, et c'est le sur-entraînement assuré. On s'investit beaucoup, mais on n'a aucun résultat. Dur et double peine, physique et morale... Chaque athlète expérimente cela au moins une fois dans son parcours.
Il faut savoir s'arrêter lorsqu'on est en forme, pas lorsqu'on est déjà fatigué. C'est aussi à ça que sert la planification de l'entraînement.

Justement pour revenir sur cette notion de surcompensation que l'on doit avoir toujours en tête pour éviter le piège du "sur-entraînement", bien expliqué sur ce site : le principe de surcompensation

    • Etre à l'écoute de son corps et s'adapter
Voilà quelque chose que j'avais abordé avec ma coach en VTT et approfondi avec celui en triathlon : être attentif, s'il le faut tous les jours, à sa fatigue nerveuse et adapter l'entraînement en fonction des signaux.

On peut déjà surveiller sa fréquence cardiaque au repos le matin, en général, déjà un bon indicateur de la fatigue : plus c'est élevé et irrégulier, plus il faut s'en inquiéter. C'est un bon marqueur de la forme générale.

Mais on peut aller plus loin, en identifiant les niveaux de fatigue du système sympathique et parasympathique.

Il existe de très bons outils pour cela, intégrés depuis récemment aux montres de sport moderne sous des noms de fonctionnalités tel que "HRV monitor" par exemple. Heart Rate Variability, la variabilité cardiaque. Il s'agit de l'analyse des intervalles entre chaque battement de coeur.

Ce qu'il faut retenir : nos deux système nerveux cités plus hauts sont antagonistes : l'un "ralentit" l'organisme (le parasympathique, qui "répare"), l'autre l'active (l'orthosympathique ou sympathique).
A l'entraînement, suivant le niveau d'intensité, on les active plus ou moins : l'endurance épuise le parasympathique, les intensités courtes sollicitent l'autre.

copyright : bodytomy.com


Ainsi, lorsque je fais trop d'efforts longs sur certaines périodes, je veille toujours à réveiller l'orthosympathique pour prévenir l'épuisement du parasympathique, en fin de séance, ou en incluant une séance avec des intensités plus courtes. Par exemple, coupler endurance en vélo, et le lendemain, une séance avec de bonnes séries sur 25/50m en piscine.

Au quotidien, beaucoup de signes sur le niveau de fatigue, la qualité du sommeil, la nervosité, l'appétit, les petites maladies chroniques sont des indicateurs fiables pour apprécier le niveau de fatigue également et permettent de contrebalancer très tôt une mauvaise tendance qui commencerait à s'installer.

Sachant cela, je programme vraiment mes entraînements à la semaine et aussi, au jour le jour, en prenant en considération tous ces éléments.
C'est une des clés du succès pour moi : fini le surentraînement, juste une bonne progression et la forme le jour J !

Analyse de la variabilité cardiaque - copyright : hrvcourse.com

Pour plus d'infos sur le sujet, n'hésitez pas à googleliser "heart rate variability + sport" : un site qui en parle (en anglais) : https://hrvcourse.com/heart-rate-variability-vs-heart-rate/


  • Mon organisation

Comme 98% d'entre vous, le sport ne me nourrit pas...mais je dois beaucoup me nourrir pour faire du sport, donc : j'ai un boulot :)

J'ai un travail reposant dans la mesure où je suis assisse à un bureau. Mais ce genre de travail n'en est pas moins fatiguant nerveusement par moment et occupe beaucoup d'heures dans une journée, si on y ajoute les heures de transport : j'ai donc relativement peu de temps et je dois surtout être très organisée.
Car être performant ne s'arrête pas aux séances de sport : il faut également bien s'alimenter - ce qui nécessite de prendre le temps de préparer ses repas - et bien récupérer, donc, se coucher tôt et dormir minimum 8h par jour.
J'apprécie aussi de garder du temps pour ma vie sociale, d'autres pour leur famille... Il faut donc avoir une vision de ce que l'on va faire à minimum un jour près, pour préparer les bonnes affaires, faire les courses ou la cuisine au bon moment, et perdre le moins de temps. C'est la clé de la réussite des gens qui font beaucoup de choses et ne s'y usent pas la santé.

Il faut également apprendre à se simplifier la vie au maximum, s'abstraire de tout ce qui n'est pas essentiel, relativiser : on ne peut pas tout faire, il faut le faire bien avant tout. Et nous avons tous besoin, et le droit, à des moments de paresse : on ne peut pas être sous pression constamment. C'est encore plus important lorsque l'on veut être performant durablement.

copyright - fitnesswithmk.wordpress.com


Le triathlon allie deux disciplines - la natation et la course à pied - qui sont moins chronophages que le vélo. On peut aussi les pratiquer entre "midi et deux", ce que beaucoup de triathlètes font. C'est une habitude à prendre et avec un bon goûter à 11h, on peut faire des intensités durant l'heure de midi sans souci. Ce que je fais beaucoup et me permet de me libérer du temps en fin de journée.


  • Mon hygiène de vie

Sportif, pas sportif, la première chose que l'on me dit souvent quand je parle de pratique en compétition c'est : "ah oui, mais le truc vraiment compliqué dans tout ça, c'est qu'il faut faire attention à ce que l'on mange".

Pour ma part, j'équilibre toujours entre bien-être mental et bien-être physique.
Le sport me donne naturellement envie d'aller vers des choses saines, sans doute parce que mon organisme a besoin de minéraux, d'eau - fruis, légumes, légumineuses - de carburant rapide parfois ou d'une bonne dose de carburant tout court - "un burger et des frites !"
J'ai cultivé une aversion pour certaines choses à certains moments, tels que les boissons sucrées en dehors de tout effort physique, les sucreries industrielles (overdose en étant plus jeune...je ne peux plus :) ), mais à part cela, je mange de tout. Et surtout, j'aime manger !

Lorsque je veux perdre un peu de poids, ou ne pas en prendre, je supprime/réduis juste quelques "mauvaises" habitudes : pas de chocolat/fromage le soir, réduction globale de fromage/chocolat, féculents au bons moments, sinon beaucoup de légumes...
Je ne refuse pas un resto, une invitation, je n'impose pas mes contraintes alimentaires : on peut toujours s'adapter en prenant juste un peu moins éventuellement.

L'alimentation est surtout un facteur de bien-être et performance à long terme. Notre "machine" a besoin de beaucoup de bons nutriments et...on est ce que l'on mange ;)
copyright : activezenica.com

Voilà pour ce sujet.
Pour le reste, comme déjà évoqué plus haut : une récupération de qualité (sommeil, détente, repos), une bonne hydratation tout au long de la journée et toujours une peu d'activité, ne serait-ce que marcher un peu, même les jours de repos : jamais une journée 100% sédentaire !!!

  • Streching, yoga, relaxation

Etant plutôt raide, les efforts tirent beaucoup sur les muscles et les articulations et cela ne s'arrange pas avec l'âge.
J'ai donc pris l'habitude de m'étirer, sans douleur, un peu tous les jours, juste avant le coucher, après la douche.
J'ai appris quelques rudiments en yoga et j'utilise également une application qui m'ont fait découvrir cette discipline qui allie renforcement musculaire, étirement et relaxation. Je me sens plus performante, mieux équilibrée, lorsque je fais une séance de vélo après une petite séance de yoga. J'intègre donc le plus possible cette discipline dans ma semaine d'entraînement. C'est un bon complément entre des séances d'osthéopathie qui permettent de remettre tout en ordre.

J'intègre aussi un peu de renforcement musculaire, surtout dans les périodes plus orientées récupération. La musculation permet de retrouver du tonus, en sollicitant efficacement les commandes nerveuses.  Quelque chose que j'ai découvert grâce au triathlon, sur une fin de saison où la fatigue commençait à s'installer. Une petite séance de "circuit training" avec un peu de course à pied intermittente redonne vraiment du tonus, sous condition d'être bien effectuée et éviter les blessures.

Ah non, ça n'est pas moi et ma souplesse légendaire...
copyright : u-trail.com


Dans les moments plus stressants, j'ai aussi appris les bénéfices de la méditation ou la sophrologie. Cela permet vraiment d'arrêter certains mauvais cheminements de pensée récurrents.
Une ancienne coach me disait : "lorsque ma tête ne va pas, je renforce mon corps. Lorsque mon corps ne va pas, je renforce ma tête". Je pense aussi que le mental, comme le corps, peut être entraîné et que cela contribue forcément à de meilleures performances, en renforçant la concentration et en abaissant le niveau de stress.


Voilà pour ce premier billet qui regroupe les grandes idées de mon approche actuelle de la préparation physique. En espérant avoir apporté quelques nouvelles pistes ou rassuré d'autres !

samedi 14 septembre 2019

Come-back en XTerra, objectif Hawaï

Cela faisait 3 ans que je n'étais plus sur le circuit XTerra. Cet été 2019 signe mon retour en "age group". Fini la catégorie "pro" !

Après des années très riches sportivement, j'avais un besoin de couper et vivre plus lentement et  simplement. Moins vivre pour moi-même et plus penser aux autres, développer d'autres centres d'intérêt. Vivre des choses différentes en couple, s'installer dans une maison dans un village. Des préoccupations de trentenaire.

Ces années n'ont pas été les plus simples non plus. Des remises en question, de nouveaux combats, de nouveaux parcours. Cela a entaché mon attrait pour le sport en compétition et tenu loin de tout cela.
Au fur et à mesure du temps et des leçons digérées, des lueurs ont commencé à réapparaître et en parallèle, l'envie de revenir dans le milieu sportif.
Mon club de VTT de Giromagny, celui du Trilion Belfort, toutes ces personnes sincèrement heureuses de me revoir, y ont beaucoup contribué.
Le plaisir de revenir sur les courses pour retrouver les gens, le goût de l'effort. Cette communion dans l'effort commun, les rencontres et leur richesse.

Alors, en ce mois de Juillet 2019, alors que j'arrivais au terme d'une période qui s'est soldée par quelques échecs et un besoin impératif d'aller de l'avant, mon amie Becci m'a laissé sa place pour le XTerra France Découverte où elle ne pouvait pas participer.

Je revenais sur cet événement qui avait initié ma passion pour le XTerra, cet événement où j'avais fini par briller en 2015 avec une place de 4ème en Pro derrière les pointures du circuit. J'étais là, presque intimidée par tous ces athlètes préparés, en forme, toute petite devant mes anciennes connaissances du circuit devenues, ou restées, très fortes.

La grande époque - XTerra France 2015 - 4ème féminine

Je n'avais pas oublié toutes mes habitudes, mes petits trucs, ma gestion de course, la tactique, tout revenait comme si j'avais arrêté hier. J'étais très stressée, mais heureuse d'avoir l'envie au départ et être d'être tout simplement là : c'était une première petite victoire.

La natation, ces 500m de cohue, n'auront pas été reposantes. Mais les 20km de VTT très plaisant, avec cette envie de toujours relancer, chercher à gagner des places encore et encore. Puis les 5km de trail, alors que je ne me souvenais même pas de la dernière fois que j'avais couru, où ma gestuelle est revenue progressivement, pour terminer la course vraiment à l'aise.

J'ai compris que mes petits entraînements m'avaient permis de garder un bon niveau de base, que je pouvais revenir sur un triathlon courte distance avec un petit peu d'entraînement en plus. Alors j'ai décidé de le faire sur le XTerra Luxembourg et je me suis dit : si sur cette édition, tu obtiens une qualification pour Hawaï et les mondiaux, fonce !

J'ai donc repris un carnet d'entraînement, marqué ce premier objectif au 1er Septembre, fais le bilan des points à améliorer dans toutes les disciplines, planifié mes entraînements.

Bien que la machine était difficile à pousser dans un premier temps, chaque intensité étant difficile après des mois à s'entraîner plutôt en foncier, j'étais confiante sur ma capacité à me remettre sur les rails rapidement.
Comme on se le disait avec un autre athlète qui a connu des hauts et des bas, il reste toujours 80% des acquis des années de compétition lorsqu'on lève un peu le pied : le fond, la technique, la tactique, le mental contribuant largement à la performance, tant que l'on a toujours entretenu sa forme et pas pris de poids.
Pour revenir à un bon niveau, il s'agit de refaire suffisamment de volume à l'entraînement, reprendre du muscle et de la force. En vélo et en natation, j'ai ressenti particulièrement la difficulté dans des efforts plus intensifs, par manque de puissance avant tout.

Après 6 semaines d'entraînements plus poussés, le XTerra Luxembourg s'annonçait juste bien. J'avoue que j'étais plutôt confiante car je n'avais pas perdu mes capacités pendants longtemps après avoir arrêté les entraînements soutenus il y a 3 ans, mais en réalité, ce XTerra n'aura pas été une promenade de santé.
D'autant que durant la course, j'ai compris que je n'étais pas première dans ma catégorie d'âge et ne rebouchait pas le trou à VTT, qu'en plus, mes jambes se durcissaient au fur et à mesure des kilomètres. Un bon combat dans la tête pour ne pas laisser les pensées toxiques pénaliser l'effort.
Mais la course à pied fut (presque) agréable, les bonnes sensations étaient là, et je ne souffrais pas de la distance et de la fatigue dans ma tête, j'étais prête à courir ces 10km, même plus. Un point très encourageant.

XTerra Luxembourg 2019 - 2ème en 35-39 ans / 4ème en "age group"


Je n'ai pas gagné ma catégorie d'âge et ainsi obtenu par moi-même la qualification à Hawaï.
Mais au "roll-down", Isabelle Klein ne souhaitant pas aller à Maui, je l'ai donc reçu.

C'est un grand projet et cette année, tout se présente bien : travail, forme, disponibilité, groupe avec qui passer u bon séjour là-bas... Alors, j'ai déjà suffisamment attendu, c'est maintenant qu'il faut en profiter !

A 6 semaines de l'objectif et grâce à une bonne régularité, mes sensations sont enfin bonnes dans toutes les disciplines. J'ai passé le cap des sorties vélo difficiles à finir ou dont je mettais du temps à récupérer. Les intensités en natation ne me donnent plus la sensation de me battre dans l'eau et régresser à chaque itération. La distance dans cette discipline sur un effort soutenu ne me paraît plus compliquée à gérer. Et mes sensations en course à pied sont étonnamment toujours bonne : je pense qu'une bonne technique (et la mienne n'est pas encore parfaite !) contribue énormément à garder du plaisir en dépit d'un moindre entraînement.

Aller à Hawaï requiert beaucoup d'organisation : entraînements, préparation du voyage et de toutes les formalités. Cela nécessite également un gros budget : la destination est lointaine, la vie là-bas très chère et l'inscription en est le premier "apéro salé" pour reprendre l'expression d'une des personnes avec qui nous partagerons cette aventure. Car nous serons 5 français à vivre ensemble durant ce séjour, ce qui rajoute un peu plus de piquant à cette expérience qui sera sans doute unique dans nos vies !

Aloha et à bientôt pour la suite de cette nouvelle aventure !

L'île de Maui - Hawaï - Crédit photo : voyagericietailleurs.fr




samedi 10 septembre 2016

Alps Epic, une traversée en 5 jours des Hautes-Alpes


Voilà bien deux mois que nous avons terminé cette première édition de l'Alps Epic, à laquelle j'avais été conviée après la victoire sur la Transmaurienne, autre course par étape à VTT à travers nos Alpes françaises.

Une première édition "V.I.P" pour cette toute nouvelle Alps Epic, avec une bonne partie de l'équipe et des coureurs que nous connaissions déjà de longue date et d'autres avec qui nous n'allions pas tarder à faire connaissance, la petite vie en communauté durant une semaine aidant.

Cette course se fait en équipe de deux et nous avons choisi de la faire en couple. Notre préparation était vraiment très juste, ce pourquoi nous avons tout de même longtemps hésité. Le printemps a été très maussade cette année, et nous n'avons plus la motivation de nos premières années de compétition pour rouler sous la pluie !
Mais la promesse d'une belle aventure, dans une ambiance conviviale, la traversée des Hautes-Alpes et du beau VTT ont finalement pris le dessus.

Sur le podium en équipe mixte !

Pour évoquer rapidement le côté performances et résultats, nous avons su maintenir une bonne troisième place chez les mixtes, derrière la famille Bourdon (Fanny et son frère Rémy), et les "haut-montagnards", Laetitia Roux (multiple championne du monde de ski-alpinisme) et Alex Dimitriou. Les premiers jours, nous avons eu l'occasion de rouler en compagnie de ces derniers, mais les premiers signes de fatigue étant rapidement apparue de mon côté, j'ai préféré lever le pied et rouler à mon rythme en troisième position. Nos adversaires étaient forts et cela fût un plaisir de pouvoir être dans la course avec eux les premières étapes !

Tiercé dans le désordre : Fanny et Rémy (à droite), les vainqueurs, Laetitia et Alex les seconds et nous-même pour compléter - Photo Alps Epic - Manu Molle


Bravo à eux, à Laetitia en particulier, qui est une excellente VTTiste, d'un niveau technique équivalent aux élites, et qui n'a vraiment pas peur de la vitesse et de l'engagement (n'est-ce pas Alex ? :) ). Et qui plus est, derrière l'athlète de haut-niveau disciplinée, il y a une fille très accessible et ouverte, simple et généreuse, qui n'a jamais hésité à nous encourager ou féliciter lorsque nous étions à la bagarre. Un état d'esprit que l'on ne retrouve que chez les vrais passionnés de sport, au-delà de la compétition. Malheureusement trop rare.

Un grand bravo aux vainqueurs également, Fanny et Rémy, qui nous aurons beaucoup fait rire cette semaine. Rouler entre frère et soeur, c'est un peu revenir en enfance : pas mal de chamailleries ! Mais au final, cela fera beaucoup d'histoires à se raconter en famille, et un lien fraternel encore un peu plus renforcé !

"A tout à l'heure les copains !" - Crédit photo Alps Epic - Jean-luc Armand


Peut-être que deux mois après une si belle épreuve, mais longue, on ne se souvient que de l'essentiel et du plus beau. Alors pêle-mêle, voilà un petit morceau des meilleurs souvenirs.

- Les paysages

Du col du Lautaret, en passant par Briançon, le col de l'Izoard, le Queyras, l'Embrunais, le Champsaur, Gap...et par beau temps, nous n'aurons cessé d'en prendre plein les yeux. Alpages, cimes enneigées, villages de montagne, pierriers... On ne peut pas dire qu'une étape aura été plus belle qu'une autre : elles étaient toutes différentes, mais avec de beaux points de vue à la clé.

A Briançon, étape du Prologue - crédit photo Alps Epic
Passage dans le Queyras - crédit photo Alps Epic
Départ d'Embrun pour la quatrième étape - crédit photo Alps Epic - Jean-luc Armand

- Les sentiers à VTT

Si nous avons suivi la grande traversée des Hautes-Alpes en majorité, nous aurons pu souvent prendre de petits sentiers en parallèle. Attention à ceux qui craignent le vertige, il vaut mieux toujours regarder loin devant soi. Cela reste du vrai VTT de montagne !
Les organisateurs se sont mis en quatre pour arriver à nous faire profiter des plus belles traces. De sorte à ce qu'il n'y avait pas une ascension sans belle descente ensuite. Ce qui fait que nous n'avons jamais trouvé le parcours monotone ou long.
Pour bien en profiter, mieux vaut avoir un tout-suspendu, un bon all-mountain en 120mm  faisant déjà bienl'affaire. Nous étions avec nos semi-rigides que nous apprécions beaucoup, mais nous nous sommes fait un peu plus "brasser" en descente !

Aïe aïe aïe les longues descentes dans les cailloux en semi-rigide - Crédit photo Jean-luc Armand


- La gentillesse de tous

Durant une semaine, nous n'aurons vu que des sourires, malgré la fatigue. De la part des organisateurs, de la part des autres concurrents toujours très fair-play, de la part des locaux qui nous accueillaient sur les étapes avec parfois de petits cadeaux (comme dans le Queyras) et de la part des bénévoles et autres membres de l'équipe. Nous aurons eu l'occasion d'échanger avec tout le monde, l'avantage des événements dans leurs premières années. Le sport est un formidable moyen de rencontre et d'entente, entre les générations, les nationalités, les milieux sociaux-professionnels, et sur cet événement, nous avons pu largement profiter de cet aspect.

Une bonne bière à l'arrivée pour le debrief avec les copains...le meilleur moment de la journée ! - crédit photo Alps Epic - Manu Molle


- Notre petite bulle

Se lever, déjeuner, récupérer son vélo, papoter et faire les derniers réglages...faire ses 5h de course (en moyenne), manger et papoter, se faire masser, retrouver son hôtel, papoter, manger, dormir. Dur le quotidien durant ces courses par étapes. Loin de la ville, loin de l'agitation, dans notre groupe "Alps Epic". C'est simple : en une semaine, nous aurons eu l'impression de vivre un mois, voire plus.

Une partie de notre camp de base déplacé chaque jour - crédit photo Alps Epic - Jean-luc Armand

- Les repas

Un grand bravo, et merci, aux cuisiniers qui nous auront suivi durant une semaine. Des assiettes colorées, des goûts variés et toujours bons...le plaisir de retrouver le repas à l'arrivée de 5h de vélo. Un des meilleurs souvenirs de la course (la qualité de la nourriture compte triple sur ces courses !!!)

Quand l'appétit va... - crédit photo Alps Epic - Remi Fabregue


- Les massages

Merci aux masseuses, qui ont vu défiler chaque jour quasiment l'ensemble des coureurs. Un sacré travail. Et un moment de détente et récupération non négligeable pour les coureurs.

- L'aide en cas de pépin

Nous l'aurons vécu dès le premier jour, avec une casse sur serrage de pédalier un peu avant la course. Tout juste le temps de bricoler quelque chose, qui n'aura tenu que la moitié de cette étape de prologue.
A l'arrivée, coureurs, spectateurs, organisation, tout le monde était prêt à nous apporter de l'aide. Finalement, un des mécaniciens présent cette semaine a pris notre vélo et nous a dit : "t'inquiète, demain, le vélo sera en état". Et c'était le cas. Le mécano était allé jusqu'à son magasin, à 30kms de là, pour remplacer la pièce.
Privilège des premières années, les organisateurs ont fait le serment que tout le monde devait rejoindre l'arrivée à Gap, et que tout les moyens devaient être mis en place pour cela.
Encore un grand merci à tous ceux qui nous ont aidé ou proposé de l'aide ce jour-là !

Jamais en rade avec nos vélos, merci l'assistance ! crédit photo Alps Epic - Rémi Fabregue


- La sympathie et la générosité des organisateurs

Comme dit auparavant, nous étions vraiment aux petits soins. Je profite de cet article pour mettre en avant ce qui ne transparaît pas toujours derrière l'image d'un site web, d'une page facebook, qui peuvent faire passer un événement pour une "grosse machine", à des fins lucratives.

L'Alps Epic est un pari, de quelques personnes passionnées de VTT, et d'une région. Laurent et Seb, les deux principaux "parieurs", ont eu le rêve de nous faire partager leurs plus beaux spots, sentiers, points de vue, d'une région qu'ils connaissent bien.
 Une telle aventure (320km en 5 jours, 13000m de dénivelés) demande beaucoup de moyens, avant et pendant la course. Pendant la semaine, nous coureurs, n'avions rien d'autre à penser qu'être au départ, rouler, manger, se reposer, manger et dormir. Pour avoir fait d'autres courses à étapes, avec liaisons, logement, nourriture, mécanique à assurer nous-même, la fatigue n'est pas du tout la même. Et pour autant, au bout de 6 jours d'Alps Epic, nous étions déjà rincés !

Alors merci Laurent, Seb, et tous ceux qui étaient derrière et que l'on voyait moins car ils bossaient aussi beaucoup (Lionel pour la sécurité, David pour la mise en place des sites...), de nous avoir concocter une semaine de rêve pour tout VTTiste !

Laurent et Seb, les "patrons" : la passion du VTT, de la montagne...qui ne serait rien sans le partage !

- Pas si dur...?!?

Arrivé en fin de semaine, je n'avais pas l'impression de fatigue que je pouvais avoir à la Cape Epic, où les réveils à 5h sous tente et les petits-déjeuners difficiles m'avaient vraiment usée. Néanmoins, les signes de fatigue étaient là : des saignements de nez réguliers (ce qui ne m'arrive vraiment jamais), un corps qui ne répondait vraiment plus pendant 30 min au début de la dernière étape, pour redémarrer ensuite comme tous les jours. Et une bonne fatigue qui a persisté quelques semaines après. Tout cela sans doute lié au manque de préparation vélo et aux triathlons enchaînés en Juin.

Mais voilà : le confort assuré à côté de l'épreuve du jour, les montées toujours régulières pour atteindre les hauteurs, les supers sentiers et paysages font que l'on n'arrive pas lassé au bout de la semaine.

Souvent une ascension régulière pour démarrer la journée - ici avec le team des canadiens de Whistler, belle rencontre lors de ce séjour - crédit photo Alps Epic - Rémi Fabregue


Et le moins bon souvenir : le retour à la réalité

Dur, le retour en ville, à Gap, à l'issue de cette semaine. Le trafic, les gens peu souriants...qu'est-ce qu'on était bien dans notre petite communauté dans la montagne ! Quitter tout le monde, des au-revoir qui n'en finissaient pas, et chacun qui reprend son chemin.
Assurément une semaine idyllique, que l'on place dans les meilleures expériences sportives que l'on aura pu vivre. Bravo aux organisateurs pour cette première édition sans faille !

Notre petite communauté durant une semaine, des souvenirs impérissables ! - crédit photo Alps Epic

Conseils à ceux qui voudraient tenter l'expérience : préparez-vous en faisant du sport tous les jours quelques mois auparavant, mais en arrivant frais ! L'option hébergement en tente me semble bien : la météo étant plutôt garantie, cela permet de passer des nuits plus fraîches qu'en hôtel. L'équipe d'organisation est aussi parfois mieux à même de préparer de bons repas sportifs que certains hôteliers, pourtant bien mis au courant de nos besoins. Maintenant, les hôtels proposés sont vraiment classe, leur confort conviendra peut-être mieux à certains.

100 places prévues l'an prochain, profitez de ces premières années pour partager le même type d'expérience que ce que nous avons pu vivre cette année !






samedi 23 juillet 2016

8ème aux championnats d'Europe de cross-triathlon, la surprise !

Après quelques semaines bien actives, quelques nouvelles de ces dernières semaines bien actives sportivement.

Je n'ai pas eu le temps de revenir sur le championnats d'Europe de cross-triathlon, lors du XTerra Suisse, qui était cette année la course de plus haut niveau à laquelle je participais. Du coup, l'objectif que j'ai le plus sérieusement préparé, même si tout cela reste très relatif cette année !
La chance a été de mon côté car la pluie est arrivée lorsque nous nagions, pour préparer le terrain d'un VTT devenu bien glissant. Par expérience, je sais que ce sont des conditions qui me réussissent toujours, d'autant plus sur un XTerra où ma technique à VTT fait toujours plus de différence que mes qualités physiques...encore plus cette année !

Sans avoir pu beaucoup nagé 10 jours avant, du fait d'un mauvais virus qui m'a forcée au repos, j'avais perdu beaucoup de force et ma natation n'a donc pas été fabuleuse : sortie 16ème, à 5 minutes de la tête...même si j'apprécie toujours nager, sachant mon manque d'entraînement à VTT, je me dis que le top 10 va vraiment être difficile.

Départ Elite Dame - Photo XTerra Suisse


Mon départ à VTT n'est pas très rapide, mais petit à petit, arrivée dans les zones rendues techniques par la pluie, je m'aperçois que je suis plus rapide, grâce à de meilleures trajectoires et moins d'hésitations. Je remonte petit à petit, sans trop savoir où je me situe. Dans le deuxième tour, je comprends que j'ai vraiment beaucoup remonté, lorsque je double une des favorites, que je ne double d'habitude jamais à VTT, puis lorsque j'aperçois deux autres françaises au loin (Myriam, qui terminera 3ème et Michelle Flipo, vainqueur de l'épreuve). Bien placée à l'issue du VTT, bien dans la course, il peut arriver ce qui arrivera par la suite, je suis déjà super satisfaite de ce déroulement !

7ème à l'issue du VTT et proche du top 5, j'appréhende un peu la course à pied, car mon entraînement en trail n'aura pas été à la hauteur de ce que je pensais faire. Si ma préparation course à pied était correcte début Juin, je pensais basculer sur le trail 3 semaines avant l'objectif. Là aussi, le fait de tomber malade aura bien contraint mes plans. Au bout de 2 km de cette course à pied, ma foulée se met en mode automatique, ça déroule pas trop mal et mon cerveau commence petit à petit à déconnecter : si j'arrive à ne pas cogiter, ces 10 kms devraient bien passer ! 
Arrivés au 4ème kilomètre, on entame la vraie partie trail, avec montée raide et glissante. Pas de surprise, j'avance plus lentement, mais sûrement. Carina Wasle me double en descente et je peux apprécier sa belle foulée sur le plat ensuite : je n'ai assurément pas la même, mais ça fait rêver ! On entame le deuxième tour, le but est de ne rien lâcher. Je me concentre sur ma foulée, ma posture, pour ne pas partir sur une mauvaise gestuelle du fait de la fatigue. Je ressors mon registre des "pensées positives et motivantes" pour ne pas flancher mentalement et garder le bon rythme.

A peine reconnaissable ! - Photo TRI Max


A 2 km de l'arrivée, David m'encourage et me dit que c'est super car j'ai encore une belle foulée, je comprend à son ton qu'il n'y a personne derrière. Je passe la ligne soulagée et vraiment très satisfaite de cette 8ème place qui me paraît assez exceptionnelle à la vue de ma préparation cette année, les conditions humides ayant changé la donne. Même si je regrette tout le nettoyage après course, je dois dire que j'aime le VTT dans ces conditions. Tout simplement, j'aime le VTT lorsque cela requiert de la technique, du pilotage et de l'engagement. 
Transition toute trouvée avec la suite de la saison une semaine après ces championnats, 6 jours de VTT dans les Alpes lors de l'Alps Epic : beaux paysages, beau VTT, une semaine en petite communauté avec une bonne partie de copains et connaissances du milieu du VTT...mais le programme est chargé : 320kms et 13000m de D+ environ !

Une petite photo et c'est parti pour le lavage !
Pour conclure, un grand merci à David qui m'a préparé un vélo au top pour la course, et aidé pour tout le reste ! Merci à Organi'coach, Nico et Alex en particulier, pour leur sympathie, disponibilité et conseils toujours avisés ! Merci à mes partenaires matériels, en particulier Rotor et Astérion pour les roues préparées la semaine avant la course, au top comme toujours !



samedi 18 juin 2016

Retour sur début 2016

La saison 2016 est déjà bien entamée et je n'ai pas fait un suivi de mes courses sur ce blog car c'est une année "de transition", et mon attention n'est pas focalisée sur de gros objectifs.
Les grandes saisons sportives sont souvent préparées les années précédentes : on se constitue un environnement et un contexte favorables pour se consacrer au sport, puis lorsque tout cela est stabilisé, on se dit : l'an prochain, c'est objectif(s) !

Dans mon cas, 2016 est l'année où je reprends de nouvelles marques après un changement professionnel en ce début d'année. On pourrait parler d'une "reconstruction" de ce côté là, tant les derniers mois avaient été difficiles moralement dans une grande entreprise prise dans les tourments de la mondialisation, et qui préparait l'externalisation d'une partie de son personnel. J'ouvre et je referme cette parenthèse car là n'est pas le sujet, même si ma baisse de motivation et fatigue en fin de saison en 2015 y étaient forcément liés.

Cette année est donc synonyme de préparation à la maison, courses dans un périmètre pas trop éloigné de chez moi, moins de temps pour les compétitions et plus pour d'autres activités auxquelles on se consacrait moins les années où nous étions toujours focalisés sur nos saisons sportives.

BF5 en poche

J'ai profité de cet inter-saison pour passer le BF5 d'initiateur triathlon, soit le premier niveau de formation bénévole pour nos clubs de triathlon.

J'avais cela en tête depuis quelques temps, sans doute du fait d'avoir eu la chance de rencontrer de bons coachs qui nous ont transmis leur passion de l'entraînement et de l'encadrement sportif.
Je l'ai passé en triathlon plutôt qu'en VTT parce que je peux davantage mettre en pratique dans mon club les week-ends. Nous avons à Belfort une école de triathlon forte de plus d'une cinquantaine de jeunes entre 6 et 16 ans !
Passer le BF5 m'a remotivée personnellement à plusieurs niveaux : le fait de partager son expérience et aider les autres me donne actuellement plus de satisfaction que m'occuper de moi-même. Dans ma tête les choses ont évolué, je vois les années où j'apprenais, progressais et avais plein d'objectifs plutôt derrière moi. Et ce que je fais maintenant, comme du bonus.

Si je peux revivre cela à travers les autres, c'est tout aussi bien... Il ne s'agit pas de vouloir mener tout le monde (ou pire, seulement certain) à la compétition de haut-niveau, mais plutôt de faire imprégner le sport à chacun comme un fil conducteur de leur vie, qui fera partie de leur hygiène de vie et leur apportera un équilibre et un moyen de progresser personnellement. Et d'être en bonne santé avant tout !
Je suis vraiment très contente des retours que j'ai pu avoir jusqu'à maintenant, nos jeunes sont très réceptifs, appliqués et demandeurs. Certains sont même devenu mordus de VTT à force de travailler le pilotage et la technique à l'entraînement (pas souvent le fort des triathlètes !)

Cela m'a aussi reboostée pour ma propre préparation. J'ai découvert et redécouvert des façons de réfléchir à ma programmation de l'entraînement ou de chaque séance qui font que ma préparation personnelle est plus riche, plus ludique, plus qualitative encore.

Merci à nos formateurs qui ont partagé leur connaissance, leur passion, leur expérience, et rappelé que le triathlon doit se pratiquer se façon raisonnée et raisonnable, pour un sport vertueux, durable et respectueux de la santé !


A l'entraînement, peu de volume, toujours un peu plus de qualité

Il m'a fallu revoir mes entraînements pour pallier à la baisse de volume horaire liée à mon nouveau rythme. Je tourne autour de 6-8h cette saison, avec peu de vélo, surtout du fait de la météo catastrophique les week-ends cette année.

Je compense donc avec la natation, la course à pied, et des séances de renforcement musculaire, abdos-gainage-proprioception...et ça, c'est la nouveauté pour moi cette année. Les séance de "toutouyoutou" comme dit mon homme, étaient pour moi destinées aux personnes qui voulaient faire du sport en intérieur pour "travailler l'esthétique". Pas forcément ma conception du sport, qui doit être en extérieur et ludique avant tout.

Et pourtant, je pense maintenant qu'en triathlon, il est vraiment essentiel de passer du temps sur ces activités, d'autant plus lorsqu'on vient du cyclisme comme moi.
En course à pied, il est essentiel d'être gainé pour avoir une bonne posture, surtout à la fin d'un triathlon ou la fatigue se fait bien ressentir et où l'on commence alors à courir en étant à moitié "assis" en en force.

En natation, on ne nage pas qu'avec les bras, les épaules, les dorsaux...pour s'appuyer sur l'eau et pousser, il faut utiliser ses abdominaux. Pour nager droit, il faut être gainé. Cet hiver, j'ai travaillé ma technique de façon différente et j'ai clairement senti que je n'utilisais pas assez mes abdos auparavant en nageant, que ma technique ne pouvait pas être efficace. Je vois la différence maintenant : avec le même nombre de séance qu'avant (2 x 1h/semaine), j'ai gagné 1 à 2 minutes et je sors beaucoup moins fatiguée et courbaturée sur un 1500m.

A ce sujet, je conseille la lecture de ce livre sur la technique du crawl, cela 'a permis de réorienter mon travail technique et m'a beaucoup aidé : http://www.natationpourtous.com/services/plaisir-de-nager.php



En ce qui concerne les séances de renforcement musculaire, je suis les vidéos  "Fitness Master Class" et la page FB de Lucile Woodward, qui a une bonne approche et donne de bons conseils. Et je ne fais pas la fière : tenir une séance entière n'est pas toujours facile !

Et en course...

Au niveau de mes participations depuis ce début d'année : un peu de trail, un cross-duathlon, deux triathlons sur route, un raid multisport...

Et surtout une épreuve de VTT sur 4 jours en équipe de deux avec mon homme en Croatie, la 4 Islands Stage Race. Une super épreuve, de beaux paysages, une très bonne ambiance entre les équipes mixtes, du VTT tout simplement : cela reste tout de même mon sport de prédilection !
Et une bonne expérience en couple, avec les hauts et les bas inhérents à la compétition sportive partagés à deux : partis assez mal le premier jour, nous avons réussi à bien remonter au fil des jours, mais toujours en restant détendus et vraiment heureux de pouvoir vivre une telle expérience. Merci David d'avoir organisé tout cela !

4 Islands Stage Race - Les 6 premières équipes mixtes ; sud-africains, allemands, croates, hollandais, français...le plaisir des échanges et rencontres sur les courses à l'étranger


Au niveau local, quelques victoires qui font plaisir : victoire sur le trail du Salbert (Belfort), sur le cross-duathlon de Belfort, et sur le triathlon M de Belfort. Bref, Belfort, pour l'instant, c'est chez moi :)


Avec le ballon d'Alsace en fond - Photo Thierry Sourbier - OnlineTri

De bons progrès en course à pied, en natation...plus dur à vélo car le volume reste important dans cette discipline. Sans faire de grosses semaines, j'ai conservé une très bonne endurance, une bonne récupération. Ce qui me fait me dire que ce sont des qualités que l'on perd moins vite que d'autres et que l'on peut encore conserver quelques années avec de l'entretien.

La semaine prochaine, je participerais au XTerra Suisse, championnat d'Europe cross-triathlon. Cela se fera sur la fraîcheur car ayant été malade cette semaine, ma préparation déjà un peu juste en a un peu plus pris un coup !
Puis une semaine de VTT à l'Alps Epic, en équipe à nouveau avec David. Découvrir les Hautes-Alpes sur une semaine de VTT avec quelques amis de longue date : "A quand de vraies vacances Coralie !?", comme me dirait mes collègues... Je ne vois pas pourquoi :)