samedi 10 septembre 2016

Alps Epic, une traversée en 5 jours des Hautes-Alpes


Voilà bien deux mois que nous avons terminé cette première édition de l'Alps Epic, à laquelle j'avais été conviée après la victoire sur la Transmaurienne, autre course par étape à VTT à travers nos Alpes françaises.

Une première édition "V.I.P" pour cette toute nouvelle Alps Epic, avec une bonne partie de l'équipe et des coureurs que nous connaissions déjà de longue date et d'autres avec qui nous n'allions pas tarder à faire connaissance, la petite vie en communauté durant une semaine aidant.

Cette course se fait en équipe de deux et nous avons choisi de la faire en couple. Notre préparation était vraiment très juste, ce pourquoi nous avons tout de même longtemps hésité. Le printemps a été très maussade cette année, et nous n'avons plus la motivation de nos premières années de compétition pour rouler sous la pluie !
Mais la promesse d'une belle aventure, dans une ambiance conviviale, la traversée des Hautes-Alpes et du beau VTT ont finalement pris le dessus.

Sur le podium en équipe mixte !

Pour évoquer rapidement le côté performances et résultats, nous avons su maintenir une bonne troisième place chez les mixtes, derrière la famille Bourdon (Fanny et son frère Rémy), et les "haut-montagnards", Laetitia Roux (multiple championne du monde de ski-alpinisme) et Alex Dimitriou. Les premiers jours, nous avons eu l'occasion de rouler en compagnie de ces derniers, mais les premiers signes de fatigue étant rapidement apparue de mon côté, j'ai préféré lever le pied et rouler à mon rythme en troisième position. Nos adversaires étaient forts et cela fût un plaisir de pouvoir être dans la course avec eux les premières étapes !

Tiercé dans le désordre : Fanny et Rémy (à droite), les vainqueurs, Laetitia et Alex les seconds et nous-même pour compléter - Photo Alps Epic - Manu Molle


Bravo à eux, à Laetitia en particulier, qui est une excellente VTTiste, d'un niveau technique équivalent aux élites, et qui n'a vraiment pas peur de la vitesse et de l'engagement (n'est-ce pas Alex ? :) ). Et qui plus est, derrière l'athlète de haut-niveau disciplinée, il y a une fille très accessible et ouverte, simple et généreuse, qui n'a jamais hésité à nous encourager ou féliciter lorsque nous étions à la bagarre. Un état d'esprit que l'on ne retrouve que chez les vrais passionnés de sport, au-delà de la compétition. Malheureusement trop rare.

Un grand bravo aux vainqueurs également, Fanny et Rémy, qui nous aurons beaucoup fait rire cette semaine. Rouler entre frère et soeur, c'est un peu revenir en enfance : pas mal de chamailleries ! Mais au final, cela fera beaucoup d'histoires à se raconter en famille, et un lien fraternel encore un peu plus renforcé !

"A tout à l'heure les copains !" - Crédit photo Alps Epic - Jean-luc Armand


Peut-être que deux mois après une si belle épreuve, mais longue, on ne se souvient que de l'essentiel et du plus beau. Alors pêle-mêle, voilà un petit morceau des meilleurs souvenirs.

- Les paysages

Du col du Lautaret, en passant par Briançon, le col de l'Izoard, le Queyras, l'Embrunais, le Champsaur, Gap...et par beau temps, nous n'aurons cessé d'en prendre plein les yeux. Alpages, cimes enneigées, villages de montagne, pierriers... On ne peut pas dire qu'une étape aura été plus belle qu'une autre : elles étaient toutes différentes, mais avec de beaux points de vue à la clé.

A Briançon, étape du Prologue - crédit photo Alps Epic
Passage dans le Queyras - crédit photo Alps Epic
Départ d'Embrun pour la quatrième étape - crédit photo Alps Epic - Jean-luc Armand

- Les sentiers à VTT

Si nous avons suivi la grande traversée des Hautes-Alpes en majorité, nous aurons pu souvent prendre de petits sentiers en parallèle. Attention à ceux qui craignent le vertige, il vaut mieux toujours regarder loin devant soi. Cela reste du vrai VTT de montagne !
Les organisateurs se sont mis en quatre pour arriver à nous faire profiter des plus belles traces. De sorte à ce qu'il n'y avait pas une ascension sans belle descente ensuite. Ce qui fait que nous n'avons jamais trouvé le parcours monotone ou long.
Pour bien en profiter, mieux vaut avoir un tout-suspendu, un bon all-mountain en 120mm  faisant déjà bienl'affaire. Nous étions avec nos semi-rigides que nous apprécions beaucoup, mais nous nous sommes fait un peu plus "brasser" en descente !

Aïe aïe aïe les longues descentes dans les cailloux en semi-rigide - Crédit photo Jean-luc Armand


- La gentillesse de tous

Durant une semaine, nous n'aurons vu que des sourires, malgré la fatigue. De la part des organisateurs, de la part des autres concurrents toujours très fair-play, de la part des locaux qui nous accueillaient sur les étapes avec parfois de petits cadeaux (comme dans le Queyras) et de la part des bénévoles et autres membres de l'équipe. Nous aurons eu l'occasion d'échanger avec tout le monde, l'avantage des événements dans leurs premières années. Le sport est un formidable moyen de rencontre et d'entente, entre les générations, les nationalités, les milieux sociaux-professionnels, et sur cet événement, nous avons pu largement profiter de cet aspect.

Une bonne bière à l'arrivée pour le debrief avec les copains...le meilleur moment de la journée ! - crédit photo Alps Epic - Manu Molle


- Notre petite bulle

Se lever, déjeuner, récupérer son vélo, papoter et faire les derniers réglages...faire ses 5h de course (en moyenne), manger et papoter, se faire masser, retrouver son hôtel, papoter, manger, dormir. Dur le quotidien durant ces courses par étapes. Loin de la ville, loin de l'agitation, dans notre groupe "Alps Epic". C'est simple : en une semaine, nous aurons eu l'impression de vivre un mois, voire plus.

Une partie de notre camp de base déplacé chaque jour - crédit photo Alps Epic - Jean-luc Armand

- Les repas

Un grand bravo, et merci, aux cuisiniers qui nous auront suivi durant une semaine. Des assiettes colorées, des goûts variés et toujours bons...le plaisir de retrouver le repas à l'arrivée de 5h de vélo. Un des meilleurs souvenirs de la course (la qualité de la nourriture compte triple sur ces courses !!!)

Quand l'appétit va... - crédit photo Alps Epic - Remi Fabregue


- Les massages

Merci aux masseuses, qui ont vu défiler chaque jour quasiment l'ensemble des coureurs. Un sacré travail. Et un moment de détente et récupération non négligeable pour les coureurs.

- L'aide en cas de pépin

Nous l'aurons vécu dès le premier jour, avec une casse sur serrage de pédalier un peu avant la course. Tout juste le temps de bricoler quelque chose, qui n'aura tenu que la moitié de cette étape de prologue.
A l'arrivée, coureurs, spectateurs, organisation, tout le monde était prêt à nous apporter de l'aide. Finalement, un des mécaniciens présent cette semaine a pris notre vélo et nous a dit : "t'inquiète, demain, le vélo sera en état". Et c'était le cas. Le mécano était allé jusqu'à son magasin, à 30kms de là, pour remplacer la pièce.
Privilège des premières années, les organisateurs ont fait le serment que tout le monde devait rejoindre l'arrivée à Gap, et que tout les moyens devaient être mis en place pour cela.
Encore un grand merci à tous ceux qui nous ont aidé ou proposé de l'aide ce jour-là !

Jamais en rade avec nos vélos, merci l'assistance ! crédit photo Alps Epic - Rémi Fabregue


- La sympathie et la générosité des organisateurs

Comme dit auparavant, nous étions vraiment aux petits soins. Je profite de cet article pour mettre en avant ce qui ne transparaît pas toujours derrière l'image d'un site web, d'une page facebook, qui peuvent faire passer un événement pour une "grosse machine", à des fins lucratives.

L'Alps Epic est un pari, de quelques personnes passionnées de VTT, et d'une région. Laurent et Seb, les deux principaux "parieurs", ont eu le rêve de nous faire partager leurs plus beaux spots, sentiers, points de vue, d'une région qu'ils connaissent bien.
 Une telle aventure (320km en 5 jours, 13000m de dénivelés) demande beaucoup de moyens, avant et pendant la course. Pendant la semaine, nous coureurs, n'avions rien d'autre à penser qu'être au départ, rouler, manger, se reposer, manger et dormir. Pour avoir fait d'autres courses à étapes, avec liaisons, logement, nourriture, mécanique à assurer nous-même, la fatigue n'est pas du tout la même. Et pour autant, au bout de 6 jours d'Alps Epic, nous étions déjà rincés !

Alors merci Laurent, Seb, et tous ceux qui étaient derrière et que l'on voyait moins car ils bossaient aussi beaucoup (Lionel pour la sécurité, David pour la mise en place des sites...), de nous avoir concocter une semaine de rêve pour tout VTTiste !

Laurent et Seb, les "patrons" : la passion du VTT, de la montagne...qui ne serait rien sans le partage !

- Pas si dur...?!?

Arrivé en fin de semaine, je n'avais pas l'impression de fatigue que je pouvais avoir à la Cape Epic, où les réveils à 5h sous tente et les petits-déjeuners difficiles m'avaient vraiment usée. Néanmoins, les signes de fatigue étaient là : des saignements de nez réguliers (ce qui ne m'arrive vraiment jamais), un corps qui ne répondait vraiment plus pendant 30 min au début de la dernière étape, pour redémarrer ensuite comme tous les jours. Et une bonne fatigue qui a persisté quelques semaines après. Tout cela sans doute lié au manque de préparation vélo et aux triathlons enchaînés en Juin.

Mais voilà : le confort assuré à côté de l'épreuve du jour, les montées toujours régulières pour atteindre les hauteurs, les supers sentiers et paysages font que l'on n'arrive pas lassé au bout de la semaine.

Souvent une ascension régulière pour démarrer la journée - ici avec le team des canadiens de Whistler, belle rencontre lors de ce séjour - crédit photo Alps Epic - Rémi Fabregue


Et le moins bon souvenir : le retour à la réalité

Dur, le retour en ville, à Gap, à l'issue de cette semaine. Le trafic, les gens peu souriants...qu'est-ce qu'on était bien dans notre petite communauté dans la montagne ! Quitter tout le monde, des au-revoir qui n'en finissaient pas, et chacun qui reprend son chemin.
Assurément une semaine idyllique, que l'on place dans les meilleures expériences sportives que l'on aura pu vivre. Bravo aux organisateurs pour cette première édition sans faille !

Notre petite communauté durant une semaine, des souvenirs impérissables ! - crédit photo Alps Epic

Conseils à ceux qui voudraient tenter l'expérience : préparez-vous en faisant du sport tous les jours quelques mois auparavant, mais en arrivant frais ! L'option hébergement en tente me semble bien : la météo étant plutôt garantie, cela permet de passer des nuits plus fraîches qu'en hôtel. L'équipe d'organisation est aussi parfois mieux à même de préparer de bons repas sportifs que certains hôteliers, pourtant bien mis au courant de nos besoins. Maintenant, les hôtels proposés sont vraiment classe, leur confort conviendra peut-être mieux à certains.

100 places prévues l'an prochain, profitez de ces premières années pour partager le même type d'expérience que ce que nous avons pu vivre cette année !