samedi 11 octobre 2014

Cerise sur le gâteau : vice-championne de France de VTT XC Marathon !

Voilà une saison qui se termine d'une façon inattendue, avec une nouvelle médaille d'argent à VTT, en cross-country marathon !
C'était dimanche dernier, à Ornans dans le Doubs, dans ma région, sur l'Xtrem-sur-Loue, événement qui aura été le fil rouge de ma carrière de VTTiste, puisque j'ai commencé par y accompagner mon ami, puis faire les randonnées, puis les courses qui sont montées jusqu'au rang de championnat du monde de VTT Marathon en 2012, où j'avais terminée 20ème grâce à des conditions dantesques qui m'allaient bien !

J'avais déjà été vice-championne de France XC Marathon en 2011, mais je m'étais vraiment focalisée sur cet objectif à l'époque. Le devenir à nouveau alors que je n'imaginais même pas être sur le podium avant la course, ça a été magique... La preuve que ma ré-orientation vers le triathlon était ce qu'il me fallait, et qu'elle m'a été bénéfique pour pouvoir profiter mieux du VTT, le sport que je continue d'affectionner le plus pour son côté ludique, le pilotage et le côté technique, et le cadre vert de sa pratique. Si je fais moins de VTT, j'en profite à chaque fois que j'en fais, contrairement à avant, où j'arrivais toujours à un moment de saturation dans ma saison.
Le fait de faire du triathlon, sans doute grâce à la course à pied, m'a aussi permis de perdre pas loin de 2kg...ce que je n'avais jamais réussi à faire durant ma période cycliste, malgré l'envie. Il y avait toujours de la frustration et des prises de tête, et je restais toujours au même poids. Grâce au triathlon, sans même y penser, et juste en faisant un peu plus attention à écouter ma faim et donc ne plus ressortir des repas avec le ventre lourd, j'y suis arrivée. C'est clairement aussi cela qui m'a aidé à tous ces beaux résultats. Je mange de tout (dans ce qu'il me plaît de manger...donc pas trop de sucré tout de même), je ne me prive de rien, il y a toujours du beurre sur mes tartines le matin, et ça marche tout de même !

Il m'aura fallu tout de même passer des années à rouler à VTT pour me sentir à l'aise techniquement et atteindre un bon niveau. Mais le fait de passer à un entraînement croisé, avec natation et course à pied, voir musculation, m'a permis de conserver toutes ces qualités, la motivation et l'énergie préservée en plus.

Podium avec Margot Moschetti et Hélène Marcouyre - Photo Frederic Machabert - Nordic Magazine


Ce championnat de France XC Marathon, qui était aussi une manche de World Series, aura été une course vraiment plaisante. Je n'ai quasiment jamais été seule, les places n'étaient jamais figées. Le beau temps était de la partie, les paysages toujours aussi saisissant lorsqu'on atteignait les plateaux, avec de l'autre côté de la valllée, là-où nous nous trouvions moins d'une heure avant. Des secteurs roulants, des descentes techniques et parfois bien engagées.
Ma dernière course VTT remontait au XTerra France. Même si j'ai roulé à VTT depuis, j'ai aussi fait beaucoup de route, ce qui m'a donné plus de puissance, mais m'a fait vraiment parfois détester tous ces cailloux parfois glissants, et les terrains défoncés !



Avec Danièle Troesch, la marathonienne, lors de notre journée reco de l'XTrem-sur-Loue cette année, à l'initiative des organisateurs - Photos XTrem-sur-Loue


J'ai pu accrocher le top 5 dès le début, me fiant à mes sensations, et au rythme de Hélène Marcouyre que je savais prête pour la course. Margot Moschetti (vice championne du monde espoir en XC Olympique) a rapidement pris les devants, mais nous avons réussi à la reprendre dans la première longue descente, plus à l'aise qu'elle qui découvrait ce parcours.
J'ai ensuite laissé Hélène et l'autrichienne qui a terminé seconde de cette course rouler ensemble un peu devant moi, afin de moins subir la pression, les a-coups et gérer mon rythme.
Je croise à un moment mon accompagnateur pour le ravitaillement, qui s'était proposé de lui-même et connaissait bien l'épreuve, les points de ravitaillement et que nous avions à nouveau brieffé avant course. Il me tend un bidon à un endroit hors-ravitaillement. J'hallucine mais reste calme, je lui demande simplement si il a le droit de me ravitailler ici, ce à quoi il me répond "Ah? Je sais pas". "Eh ben non... Bon, je suis bientôt à sec, il faut que tu essaie d'être au ravitaillement où je t'avais dit d'aller". Je ne comprends vraiment pas ce qu'il se passe, où il pouvait bien avoir la tête en passant devant le ravito où il devait s'arrêter sans y aller, pour plutôt venir admirer la vue au sommet alors que j'ai vraiment besoin de soutien en ce jour où tout va bien.
Bien sûr, il n'aura pas le temps d'y aller, et personne ne me tendra un bidon pour me dépanner.
Je garde mon calme, mais il faut croire que cela m'énerve tout de même, car j'arrive à revenir sur les deux filles devant moi dans l'ascension suivante, puis à reprendre petit à petit les devants, pour pointer en 2ème position de la course au ravitaillement suivant.
Je n'ai pas pu boire, et donc pas pu m'alimenter, au risque de faire une hypo réactionnelle.
Cette fois, le papa de Fanny Bourdon me propose de l'aide, et mon accompagnateur est là pour me ravitailler. Petit à petit, je sens que je paye le manque d'alimentation d'avant, dans cette remontée qui est la plus difficile au mental.
Les hommes commencent à revenir sur nous, ils roulent à une vitesse hallucinante, ce qui n'arrange rien au moral. Un moment, je bute sur des cailloux en montée, pose le pied et crie un bon coup "Pu*****, il m'éneeeerve !!!!". C'est dit, c'est fait...je repars en serrant les dents et aperçois petit à petit le bout de ce fond de vallon, dernière ascension de cette course. Toujours 3ème et 2ème française, j'entame les kilomètres sur le plateau en étant un peu mieux, et attend la dernière longue descente de 7km avec impatience.
Je me fais alors reprendre par une fille que je n'avais jamais vue de la course et peine à m'accrocher. Dans la descente qui suivra, je fais un maximum d'effort pour rester concentrée pour conserver une bonne vitesse, toujours relancer et éviter les cailloux qui pourront provoquer une crevaison.

Arrivé à Ornans, je peux y croire, un grand sourire s'affiche sur mon visage jusqu'à la ligne d'arrivée, où tout le monde se rue sur moi : journalistes, les organisateurs que je commence à bien connaître... Un grand moment. Dommage que je ne sois qu'à 17 secondes de cette troisième place en World Series...



La saison se termine ainsi, sur cette note plus que positive, ce qui peut me permettre d'envisager mieux un automne un peu moins sportif, et penser déjà à la saison prochaine, où je vais à nouveau jongler entre quelques courses VTT en début de saison, des triathlons sur route sur de beaux événements, quelques XTerras que j'aurais bien choisi cette fois, pour m'éviter la grosse déception que j'ai eu en Espagne.

Un remerciement tout spécial à Scott France qui m'aura prêté mon VTT (un Scale Contessa) cette saison, pour un test longue durée pour le magazine Velovert, test qui devrait paraître dans le prochain numéro du magazine !

Un grand remerciement à tous ceux qui m'auront encouragée toute cette saison. J'espère en retour avoir transmis l'envie de se donner les moyens de croire en ses projets, ses rêves, et quelques éléments dans la gestion de la préparation ou de la course pour y arriver.
Je suis comme beaucoup d'athlètes de plus de 30 ans, avec un travail parfois bien prenant, un quotidien à gérer, et même si j'ai une vie bien différente des collègues que je peux croiser tous les jours - pas encore d'enfants, peu de sorties ciné, resto, magasins, je ne connais rien aux dernières séries télé, parfois j'ai du mal à être au courant des dernières actualités - je vis tout cela très bien, même si quand j'ai l'occasion de profiter de ou cela, j'y prend un grand plaisir.

Sortez, donnez-vous des objectifs, allez à la rencontre des autres durant votre temps libre...vous construirez beaucoup de choses avec le temps, plus que vous ne pourriez penser, et contribuerez à une meilleure société. 
Pour ma part, le sport m'a vraiment permis de ne pas partir dans une spirale négative après la dure expérience vécue cet été. Je peux maintenant vraiment en parler avec beaucoup de recul, comme si cela était arrivé à un voisin. Le sport de compétition nous permet de nous transporter pour un moment dans une autre réalité...comme dirait Killian Jornet, une course, c'est comme une vie...à l'arrivée, on vit une "petite mort". Et mine de rien, tout cela nous fait vivre beaucoup de choses dans un temps très concentré.

Et comme dirait aussi Killian, le sport de compétition nous apprend à toujours regarder devant...car cela ne sert à rien de penser à ce qu'il s'est passé, puisqu'on ne le revivra pas et ne pourrons pas le refaire.
Si vous n'avez pas lu ses bouquins, je vous les conseille pour tous ces enseignements :)

Bonne fin de saison à tous !







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