Après une longue pause pour le blog, il y aurait beaucoup à raconter suite à mon retour de la Cape Epic. Cette épreuve ayant été particulièrement marquante, j'attendais quelque part le premier vrai test en triathlon longue distance pour voir les bénéfices que la course aurait pu m'apporter. La boucle a été bouclée la semaine dernière, avec une bonne prestation et même une victoire sur ce triathlon L d'Obernai.
L'après Cape Epic : sur la réserve !
Ne sachant vraiment pas comment je récupérerais de ces 40h de VTT en une semaine, cumulées à un bon manque de sommeil, une sollicitation physique et mentale importante avec le podium que nous visions, je m'étais donné un mois sans programme ni courses en vue.
Pour cette raison, j'avais répondu négativement à l'invitation de l'organisation du XTerra Réunion qui se déroulait fin Avril, j'avais aussi décidé de ne pas m'engager sur le raid VTT des chemins du Soleil, qui m'aurait pourtant bien plu.
J'ai par contre décidé de participer à deux coupes de France VTT pour plusieurs : tout d'abord, être avec mon équipe locale du team Cube-Giromagny car nous passons vraiment de bons moments en leur compagnie. L'état d'esprit est bon, la cohésion malgré les différences d'âges toujours bonne, et les résultats sont là grâce à suffisamment de sérieux et de rigueur de la part de tous, sans oublier de s'amuser et ne pas se prendre au sérieux quand il le faut.
Le risque était de ne pas vraiment apprécier ces circuits en boucle de 25kms après les étapes de plus de 100kms de la Cape.
Et aussi, de ne pas arriver à me mettre dans le rythme très intensif de ces courses.
Effectivement, les départs ont été lors de mes deux participations catastrophiques : retard à l'allumage et difficulté à frotter. Je me suis à chaque fois retrouvée dans le mauvais paquet, puis il a fallu remonter. Le pire ayant été en Bretagne, où je pointais à la 28ème position au bout de 15min de course. Ca aurait pu être vraiment démoralisant, mais j'ai pu retrouver les ressources pour remonter à la 11ème position, à quelques secondes du top 10 à chaque fois.
Le fond était là pour faire de belles remontées, techniquement j'étais aussi plutôt bien dans le coup, et surtout, j'ai adoré ces circuits ludiques et variés, retrouver les sensations de pilotage et de vitesse que j'adore à VTT, et que je ne retrouve jamais aussi bien que sur un circuit de XCO quand la forme est au rendez-vous.
Pouvoir constater que l'ambiance est toujours bonne sur ces coupes de France, qu'il y a toujours beaucoup d'enthousiasme, de rencontres sympas, auront aussi été très importants pour nous.
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Un beau VTT, ça donne envie de rouler ! Merci encore à OPEN, Kappius, Rotor, Hope...et Jeff pour leur soutien cette saison ! |
Merci au team et en particulier à tous ceux qui ne courent pas et travaillent toute l'année pour que nous autres coureurs, puissions nous consacrer à nos courses aussi bien. Merci aussi pour l'assistance en course au top, lorsque je crève sur la première manche...ou lorsque je me rends compte de "petits oublis" sur la ligne de départ, preuve que je viens en mode (un peu trop) détendue.
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Team Cube-Giromagny 2015 |
Retour au triple effort
Cette période de remise en jambe aura tout de même été longue, la compétition me manquant tout de même, ce qui se faisait parfois ressentir sur mon humeur. On ne passe pas d'une semaine à 40h de VTT, dans notre bulle sportive, en extérieur, avec le lot d'émotion que cela génère, à une vie sédentaire, un travail en bureau, bien moins de sport, sans petite baisse de moral.
L'important est de savoir que tout cela reste physiologique et ne pas en faire des montagnes. Je me suis donc parfois remise à marcher, juste pour être dehors et évacuer, lorsqu'au niveau des entraînements il fallait alléger. Et on ne pense jamais aussi bien qu'en marchant !
Le retour à un entraînement bien structuré pour le triple effort, en vue des premiers objectifs, a fait le plus grand bien. Reprise de mes deux entraînements par semaine de natation, de course à pied, de vélo et enchaînements.
En natation, il était temps, car je n'arrivais souvent à faire qu'une séance par semaine, ce qui est insuffisant pour obtenir la bonne musculature et fait que chaque séance est plutôt difficile au départ, et que je n'arrive pas à avoir les bonnes sensations de glisse et aisance.
Après 3 semaines d'entraînements orientés triathlon L, j'ai participé au triathlon de Belfort en version M, à la maison donc !
En natation, j'ai clairement pu constater qu'il fallait que je commence à réorienter mon entraînement, la nage en eau libre en course n'étant absolument pas pareil que la nage en piscine avec l'orientation et la tactique qui sont très importants pour pouvoir poser au mieux sa nage, nager que 1500m et pas 200m de plus, et se réserver pour la suite de l'épreuve. Ne nageant vraiment pas assez droit, et ne "prenant pas les pieds" lors de la deuxième boucle, j'aurais passé trop de temps respirer en frontal pour m'orienter (avec un bon mal à la nuque le lendemain !) et avec une minute de perdue par rapport à la première boucle, bien que physiquement, je me sentais mieux. Je sors tout de même 3ème de l'eau, j'ai connu pire.
A vélo, rien d'exceptionnel bien que j'essayais de remonter sur la tête, en respectant bien les règles pour éviter le drafting...ce qui n'est pas le cas de tous et toutes, je suis toujours étonnée de voir comme certains s'organisent pour clairement contourner cette règle. Heureusement, nos deux arbitres au club, Charlotte et Isabelle, étaient là pour veiller ce jour là. Il n'y a rien de pire, quand on respecte les règles, de constater que les autres ne sont pas sanctionnés lorsqu'ils trichent...comme j'ai déjà pu le constater sur certains triathlons où clairement, les arbitres se promenaient à moto sans sanctionner les athlètes "pro", qui touchent tout de même des primes en fonction des résultats, ce qui relève encore un peu plus l'injustice. Je ferme là la parenthèse.
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Merci Thierry Sourbier pour les photos et encouragements ! |
Après cette partie vélo, on se retrouve à deux avec une allemande, pour ces 10 kilomètres de course à pied. Pour moi, c'est pas le bon jour et je démarre avec d'énormes crampes au ventre. Je me concentre sur ma respiration que j'essaye d'avoir le plus "ventrale" possible, mais je dois serrer les dents. Je décide donc de m'arrêter pour me masser le ventre et bien respirer. Petit à petit, en me concentrant sur des idées positives, les douleurs commencent à passer et je commence à remonter. Je ferais une bonne course à pied finalement, mais trop juste pour remonter dans le classement.
A l'arrivée, je suis impressionnée par la prestation de mon amie allemande Becci, qui remporte la course...je ne l'aurais aperçue qu'en natation !
Becci m'a appris beaucoup, en sport et en triathlon, car elle y a plus d'expérience que moi, elle a un mental de gagnante (plus que moi !), et une rigueur plus importante que la mienne quand vient la course...alors qu'à côté de cela, elle prends la vie plutôt simplement, en se laissant guider par ses passions pour le sport : l'escalade, le vélo de route, le triathlon. Elle est physiothérapeute de formation, et nous apprends aussi beaucoup à ce sujet.
Ca n'est parfois pas évident de se battre pour les mêmes places ensemble, mais nous savons faire la part des choses. Pour moi, lorsque quelqu'un qui respecte les règles est plus fort que moi, je ne vois vraiment pas pourquoi je lui en voudrais et ne serais pas contente pour cette personne. Comme je lui dit : " Quand tu gagnes, je me dis juste : comment la prochaine fois, je pourrais être meilleure que toi ! :-)"
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Podium du triathlon de Belfort M, avec "Becci" Kaltenmeier et Simone Schwartz |
Triathlon L d'Obernai : le test !
Ayant plutôt bien récupéré de ce triathlon de Belfort, j'ai enchaîné sur le traithlon L d'Obernai le week-end suivant.
Ce triathlon me tenait à cœur car je connais bien le parcours à vélo, celui que j'ai l'habitude de faire chaque année lors de ma période coupure l'été pour me ressourcer sur les routes de mon enfance, celles que mes arrière-grand-parents empruntaient déjà à vélo.
Courir à cet endroit, c'était aussi un peu faire honneur à ma famille et tout ce qu'ils m'ont apportés, au delà de bons gènes pour les sports d'endurance ! Mon arrière grand-père était déjà coureur cycliste amateur, à l'époque il avait arrêté après avoir constaté les ravages du dopage autour de lui... Il s'était alors mis à la course à pied, mais y a constaté les mêmes méfaits ! Dégoûté par tout cela, il avait finalement tout arrêté pour se consacrer à sa vie familiale et son métier de maraîcher.
Je suis contente des progrès faits en lutte anti-dopage, pour ne pas avoir eu à arrêter par dégoût comme lui. J'ai eu à côtoyer des athlètes qui "traînaient des casseroles", d'autres qui font vraiment douter...Pour moi, cela me parait tellement incroyable. Même si au final, ces athlètes sont peut-être plus forts que moi, je suis fière de me dire que je fais ce que je fais en respectant mon éthique, mon corps qui m'apporte autant, et mon intégrité morale. Il n'y a aucun titre ou médaille qui vaut plus que cela et je ne sais pas comment on peut être fière de ses résultats en pratiquant le sport de façon si obscure. Deuxième parenthèse fermée...
Ce triathlon rassemble d'habitude de bonnes pointures du triathlon longue distance, mais les habituées des dernières années n'étaient pas présentes. Le champs semblait donc un peu plus libre, mais tout restait à faire : la moindre défaillance et la dégringolade peut être sévère, surtout lorsque le thermomètre tourne autour de 30° lorsqu'il faut entamer le semi-marathon final.
En natation, cela fût vraiment plus un plaisir qu'à Belfort...3 boucles de 700m, avec de nombreuses bouées et lignes, exit les problèmes d'orientation ! Je me suis retrouvée avec Sabrina Ricci qui terminera 2ème, nous avons fait quasiment toute la natation ensemble, j'ai réussi à me détacher dans le dernier tour et gagner 20''...pas de doute, même en natation, je suis vraiment meilleure sur la longue distance que lorsqu'il faut nager vite. Problème de technique à plus grande vitesse peut-être... Je sors donc en deuxième position de l'eau à la 36ème position, pas mal pour moi.
J'ai géré le vélo comme je gérais lors de la Cape Epic, au même rythme, en mangeant régulièrement et plutôt du solide. Le parcours vosgien était sublime, entre Mont saint-Odile, Hohwald, Champ du feu, retour au Mont Saint-Odile. En bonne vttiste, dans les montée, j'affichais un bon tempo, mais lorsqu'il fallait envoyer du braquet sur le plat ou en descente, je me faisais vraiment "fumer" ! Les hommes autour n'ont pas trop rigolé, à une ou eux exceptions près, je n'ai pas eu beaucoup d'encouragement sur ces 83kms de vélo !
Comme me le disait un collègue triathlète avant la course : "sur un L, la course commence vraiment à la course à pied". J'entame la course à pied avec l'objectif de bien courir, de tenir bon, d'être forte dans la tête. Je n'ai pas repéré le parcours mais on me dit que ça grimpe pas mal. Le vélo qui accompagne la première féminine se mets devant moi, je suis presque étonnée tellement cela fait longtemps que je n'en ai pas vu un ! Je me dis que je n'avance vraiment pas, mais petit à petit, la gestuelle devient meilleure et ça commence à avancer tout seul. Je ne pense pas aux kilomètres qui m'attendent, je pense à plein de choses positives pour m'occuper, et puis au dicton d'André : "grandis-toi !!!" :)
A chaque ravitaillement, je m'arrête et me mouille, bois un mélange coca-eau et repars. Normalement, l'estomac est encore bien rempli après le vélo. Mais au deuxième tour, alors que je veux entamer mon premier gel juste avant le ravitaillement, mon estomac dit : "NON !!!". Me voilà prise de vomissements, mais rien ne sort. Je comprends que j'ai dû rater quelque chose, j'arrive à avaler une moitié de banane et repars. Les jambes sont toujours bonnes donc on oublie ce mauvais épisode. Deux tours sont terminés, reste à assurer le dernier, et derrière, ça a commencé à remonter !
Donc je donne tout dans le dernier tour, l'énergie est encore là et je réussi à terminer plutôt bien...à 4'' du meilleur temps en course à pied, dommage !
Je commence à parler avec le speaker, puis je dois m’asseoir, je commence à me sentir mal. Je mettrais plus d'une heure à m'en remettre, j'ai dû vraiment beaucoup puiser dans mes réserves. C'est incroyable comme on arrive à avancer, alors que dès qu'on s'arrête, on se retrouve KO.
Vraiment satisfaite d'avoir pu constater mes progrès, avec mon petit volume d'entraînement (en comparaison de la distance). En programmant bien son entraînement, et la qualité de ses entraînements, on peut y arriver ! Je n'ai jamais dépassé les 10h d'entraînement et 6 séances/semaine maximum avant cette échéance. Je ne suis pas au top de ce qu'il serait possible de faire sans doute, mais j'arrive à terminer un tel triathlon en étant bien et en faisant une performance correcte. Objectif rempli !
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Podium du triathlon L, avec une partie des courageuses qui se sont élancées sur ce "half-ironman"...Bravo ! |
Maintenant, cap sur les premiers gros objectifs en cross-triathlon de Juillet : le XTerra France, puis deux semaines après, le championnat d'Europe de cross-triathlon en Allemagne, en forêt noire, au Schluchsee.
Un merci pour terminer, à mon osthéo pour son investissement et son travail toujours aussi surprenant pour arriver à remettre en place mon corps bien torturé par tous ces efforts par moment ! Il était temps que je consulte, après la Cape Epic !