Retour sur la "Transmau", une des rares épreuves par étape à VTT en France, qui se déroulait cette année entre Maurienne et Vanoise, au départ d'Aussois puis de Lanslebourg-Val Cenis.
Une épreuve que nous connaissons bien, cela devait être notre quatrième ou cinquième participation. Nous avions coché l'épreuve au calendrier car nous avions envie de retourner faire du VTT en montagne, et découvrir ce coin que l'on nous promettait beau au niveau des paysages. Nous avions également de bons souvenirs de rencontres faites sur cette épreuve. En passant 5 jours ensemble, on lie forcément quelques contacts, et le partage de la même passion et des mêmes difficultés aide beaucoup.
L'épreuve pour moi consistait en un prologue de 10km le mercredi, puis des étapes en montagne de 2h15 à 3h30, avec un dénivelé important pour un kilométrage entre 30 et 50kms. Les hommes sur le grand parcours avaient environ 1h de course en plus chaque jour.
Sur le papier, cela paraissait plutôt "facile" après la Cape Epic. Néanmoins, j'ai été surprise par la difficulté dès le premier jour : l'altitude, la chaleur, la technicité du terrain ont rendu ces 30 kilomètres particulièrement épuisants. Mais les paysages de montagne, avec lacs, cascades et sentiers en balcons, étaient surprenants. Nous avons aussi pu traverser un des forts autour d'Aussois. Nous avons profité de nombreux sentiers et descentes vraiment sympas à VTT, même si la prudence était de mise car rien de nous était épargné. Et gare au vertige !
Le lendemain, nous partions de Lanslebourg-Val Cenis. Les hommes sur le grand parcours auront eu le privilège de traverser les décors du film "Belle et Sebastien", y compris le hameau de l'Ecot où il fût tourné. Sur notre parcours, nous remontions la vallée sur des pistes le long d'un torrent, puis explorions quelques vallons sauvages au pied de glaciers. Nous avons eu l'impression de découvrir une partie encore authentique et sauvage des Alpes.
Pour la troisième étape, nous rentrions vraiment dans la vraie Transmau, avec montée interminable depuis la vallée jusqu'aux alpages et cols de montagne.
Les montées sont régulières, sur piste, mais longues. Il faut donc adopter le bon rythme dès le premier kilomètre, et le conserver jusqu'en haut. Le paysage, au-dessus du lac du Mont-Cenis, valait la longue ascension. Même si nous devions rester vigilant par rapport à notre trace à VTT, il fallait se permettre de lever les yeux et profiter de cela quelques instants.
La redescente était plutôt périlleuse, un sentier très étroit à flanc de montagne. Par prudence, lorsque la pente me paraissait trop raide (je n'osais pas toujours regarder le vide !), j'ai préféré passer à pied. Même si le sentier ne paraît pas difficile, il suffit d'une pédale qui tape un rocher, d'une chaîne un peu coincée quand on recommence à pédaler, pour perdre l'équilibre. Chaque jour, nous entendions qu'il y avait eu des chutes dans ce genre d'endroit, avec plus de peur que de mal fort heureusement. Pour ma part, j'aurais juste vu un rocher décroché par la passage d'un autre concurrent passer 5 mètres devant moi dans cette descente... ne pas penser à tout ce qui pourrait arriver !
La redescente sur Lanslebourg aura été en partie sur des sentiers vraiment joueurs, dans des décors changeants avec l'altitude.
C'est ce qui m'a rappelé que c'est sur ce genre d'épreuve, où on pilote à-vue et que les obstacles naturels sont bien présents, que l'on progresse techniquement et au niveau de la prise de risque. A force, on fait tout à l'instinct, parfois on se retrouve dans des situations scabreuses et il est trop tard pour s'arrêter. Finalement, on se rend compte que ça passe, même si on ne sait pas trop toujours comment !
La dernière étape nous ravissait un peu moins au départ, car les conditions étaient devenues humides et plus froides, et nous avions à nouveau une ascension de 12kms vers les alpages. Nous débutions par un petit tour dans la vallée, direction Termignon. Des pistes pour monter et des descentes bien engagées, vraiment ludiques !
Je retrouve un jeune de la course avec lequel j'ai l'habitude de rouler. Bien prudent, il a compris que se caler sur mon rythme en montée, c'était l'assurance de ne pas exploser. Je l'encourage donc à continuer ainsi.
Puis nous entamions cette fameuse longue ascension. Toujours calée au même rythme, mes sensations étaient plutôt bonnes. Je croise "le frêle" Alex qui n'a pas le moral à la vue des kilomètres, on en profite pour monter en un groupe de 4-5 et papoter un peu. Cette montée nous aura paru interminable.
Arrivés dans les alpages, il est temps de ressortir la veste, il pleut et un vent glacial empêche notre progression. En même temps, une Transmau sans une étape de ce type, ça n'est pas une vraie Transmau !
La redescente est rendue plus technique par l'humidité, par endroits ce sont des champs de racines et enchevêtrement de roches. Mes freins ne s'avèrent pas assez puissants dans ces conditions, je suis obligée d'annoncer loin que je ne peux pas m'arrêter et qu'il faut, si possible, me laisser passer ! Ca passe toujours, comme quoi... Un peu plus bas, ça devient vraiment trop juste et je chute, la tête vient taper le sol malgré l'anticipation de la chute. Heureusement, à cet endoit, pas de rocher et une végétation qui amortira bien le tout. Merci le casque !
Enfin arrivés, c'est un sentiment mitigé, car malgré la fatigue, on appréciait bien ces virées en montagne !
Cela fait une jolie parenthèse. En seulement 5 jours, on aura l'impression d'avoir vécu un mois tellement on a vécu de situations différentes et fait de rencontres.
David aura eu plus de mal le premier jour, du fait de l'altitude, puis de meilleures sensations au fur et à mesure des jours. La fatigue est toujours un peu là après une année 2014 bien chargée avec nos travaux, le dernier jour il aura préféré ne pas prendre le départ à la vue de la météo.
La remise des récompenses, dans une salle de spectacle, aura, comme toujours à la Transmau, était un beau moment. Nous avons pu revoir les films de toutes les étapes (à retrouver sur le web : http://www.dailymotion.com/MIGOOTV), les enfants de la Trans'mômes ont été récompensés puis les grands, beaucoup d'animations et de bons moments.
Grâce au maillot rose porté durant ces 5 jours et à la sympathie des speakers, j'aurais été beaucoup mise en avant . J'ai été étonnée de tous les retours sympathiques du public au fur et à mesure des jours. Après le podium, plusieurs petites filles sont venues me voir, demander une bise, une photo, un petit mot sur un dessin qu'elles avaient fait (avec un joli "Coco" sur un des dessins, trop drôle). Cela m'a beaucoup touchée car je n'en ai pas l'habitude.
Je suis contente si je peux un peu transmettre l'envie à la relève féminine de se lancer dans le VTT. Et surtout, ne pas oublier ce côté un peu casse-cou et aventurière que beaucoup de petites filles ont, et perdent avec le temps. On le voit bien dans le cyclisme actuellement, on peut être féminine et faire du VTT, l'un n'empêche pas l'autre. Et même si arrivé à un certain niveau, les hommes sur les courses nous encouragent un peu moins (sic !), je pense que nos homologues masculins apprécient aussi que les femmes se rapprochent de leurs centres d'intérêt.
Pour moi, il ne s'agit pas de transmettre l'envie d'être la meilleure et gagner des courses, juste l'envie de se dépasser et partager au mieux sa passion. Je trouve toujours que trop peu de VTTistes viennent un jour sur ces épreuves, pourtant, ce sont là les sources du VTT. Trop de jeunes se lancent dès 15 ans dans un rythme entraînement spécifique - compétitions. Ce qui donne parfois l'impression qu'ils ne connaissent pas ce que c'est que partir entre copains avec le camelback et explorer les coins derrière chez eux. Au cours d'une saison sportive, c'est important de se laisser le temps pour cela.
Cette petite parenthèse à VTT se referme, le mois de Septembre n'est pas encore fixé, mais il y aura de sûr le triathlon XL à Gerardmer au début du mois, puis les championnats du monde de cross-triathlon en Sardaigne fin Septembre, ainsi que le Roc d'Azur (Roc Marathon). Pour l'instant, c'est récupération, natation et stand-up paddle au lac d'Annecy quelques jours !
Merci à tous les bénévoles et organisateurs de cette Transmau, aux animateurs de cette Transmau, qui eux non plus, n'ont jamais faiblis !
A "Dédé" notre fidèle commissaire à la FFC, passionné de vélo avant tout et toujours prêt à échanger avec nous.
A ceux qui nous aurons donné un coup de main quand nous recherchions désespérément un compresseur pour changer un pneu (lol).
A tous ceux avec qui nous auront passé de bons moments, au camping, autour d'un plat de pâtes au soja (la découverte, merci Mélanie !), sur le vélo ou après !
Pour en savoir plus sur l'épreuve :
http://www.transmaurienne-vanoise.com
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