samedi 2 novembre 2019

Xterra worlds in Maui - 2ème amateur !!!

Nous voilà dans l’avion, nous survolons le continent américain, nous nous éloignons de Maui.
Cette île va redevenir une destination lointaine, celle d’un grand rêve, avant, et d’un de mes meilleurs souvenirs sportifs, maintenant.

Je termine deuxième amateur de ces championnats du monde de XTerra, et deuxième de ma catégorie d’âge, 35-39 ans.




Pour permettre de mesurer la valeur de cette performance, il faut peut-être revenir en arrière.

Repenser à chaque fin Octobre, où nous veillions pour suivre cette course et se dire que notre expérience XTerra ne sera complète qu’en allant un jour là-bas.

S’imaginer quelques mois avant, loin du triathlon, à faire un autre chemin personnel, et se dire que revenir à la compétition me permettrait de me reconnecter avec une partie de moi-même et tellement de gens que j’apprécie, tellement de personnes à rencontrer et d’expériences à vivre encore.

Retrouver la vraie envie de revenir sur un XTerra, s'y sentir toute petite, apprécier chaque retrouvailles, reprendre ses marques.

Sur un coup de tête, se dire que si j’arrive à obtenir une qualification sur un des derniers XTerra de la saison, cette année, je saisirais l'occasion d'aller aux mondiaux à Maui.
Commencer à en parler à David, lui dire que ma décision est prise, qu’importe le prix.

Obtenir tout juste cette qualification, à l’issue de mon premier vrai XTerra, celui du Luxembourg, après une course où j’en aurais vraiment bavé, dans l’eau, sur le vélo.

Y croire encore davantage car on sera une équipe de 5 pour ce voyagen 5 personnes avec qui le feeling est excellent.

Reprendre un carnet d’entrainement, faire le bilan, planifier, retrouver goût à la préparation d’un objectif, se remémorer toutes les connaissances accumulées au cour des années.
Attendre patiemment que les sensations s’améliorent, retrouver un peu de force, de vitesse. Se dire que ça sera juste, mais je devrais être prête le jour J.

En parler autour de moi. 
Voir que la plupart des gens trouve ça fou : aller de l’autre côté du globe, faire un championnat du monde, alors que je ne courrais plus... ambitieux, limite inconsidéré.
Mais retrouver tous ceux qui connaissent mon parcours et savent qu’après ces derniers mois, j’ai une revanche à prendre et je sais me préparer pour les grands jours. Les voir m’encourager, me suivre, m’aider...les associer à ce projet pour être plus forte, pour leur transmettre un peu de cette énergie aussi.

2 semaines avant, insister auprès de David sur le fait que je vise une performance, que je souhaite vraiment remettre en état mon VTT Open, ce semi-rigide 29’’ que j’aimais tant. Rouler avec seulement 2 fois avant le départ mais se dire que waouh, ce vélo m’apporte toujours des sensations terribles et est ultra-performant.

Se retrouver à quelques jours du départ et se dire : ça y est, vous allez vraiment partir... avoir confiance, se dire que cette fois, le karma est bon. C’est le bon moment pour réaliser ce rêve.
Ouvrir les guides de voyage, regarder des reportages, réaliser qu'on va découvrir un endroit magnifique et mythique.

Puis, un froid matin d’Octobre, s’envoler pour une destination lointaine. Découvrir l'Amérique, les Etats-unis. Quitter ce continent pour une île au milieu de l’océan pacifique.

Se dire que l’on est quelque part où beaucoup rêveront d’aller, mais n’iront jamais. Paradis des surfeurs, lieu de tranquillité, culture polynésienne, nature luxuriante.

La veille de la course, mes sensations étaient au top. Mais les vagues sur la plage étaient importantes, mon expérience du milieu trop faible, et au retour de la natation, je me suis fait sévèrement brasser par les « shore breaks ». J’ai été anéantie par la peur de ces vagues. J’en ai beaucoup parlé et j’ai tâché de me ressaisir mentalement pour ne pas perdre de l’énergie et éviter de passer une mauvaise nuit.
J’ai fait tout un parcours de préparation mentale ces dernières semaines, j’en ai ressenti les bénéfices à ce moment-là. 

Le matin de la course, la confiance est revenue. J’avais envie avant tout de m’amuser et je savais que je ne serais sans doute pas championne du monde. Sans doute difficilement dans les 5 premières à l’arrivée.

Nous avons eu des conditions parfaites : pluie au départ pour rendre le terrain un peu plus technique à VTT et rafraichir l'atmosphère, vagues pas très hautes, nuages pour rafraîchir un peu cette atmosphère tropicale.


Copyright : XTerra

En attendant le coup de sifflet, je suis concentrée sur moi-même. Loin d'être spécialiste en natation, mais je veux être devant.
Dès les premiers 300 mètres, je peux voir toutes les filles autour, il y a vraiment du monde, c'est difficile de s'imaginer faire un podium à ce moment là car je suis loin de pouvoir suivre les premières.

Mais mes sensations sont bonnes. Premiers 750m bien rapides, puis après la sortie à l'australienne, je décide de nager un peu plus souple jusqu'à la bouée, puis en remettre une pour revenir à la plage, histoire de garder mes esprits à vélo. J'ai pris beaucoup de plaisir à nager, même si je ne fais que le 60ème temps chez les filles (pros comprises).

Le VTT sera comme souvent pour moi une « remontée de l'impossible ».
Il y a beaucoup de monde mais je remonte inlassablement, double dans les sentiers prudemment, mais tout le monde est courtois, tout se passe bien. Ca glisse pas mal sur les racines et par endroit, pas mal de chutes autour de moi, mais je suis dans un bon jour et maîtrise. 

Aucune erreur de pilotage, de la vitesse, je suis vraiment bien et surtout, je m'éclate ! Le parcours paraissait facile à la reco mais il est très usant.

Des concurrents m'encouragent, m'indiquent que la tchèque n'est pas très loin, je suis deuxième. Fin du vélo, je ne l'ai pas reprise et comprends que je resterais deuxième, sauf coup de chance, car je sais que c'est une bonne coureuse.

Copyright : Xterra

J'entame la course à pied, les jambes sont dures et ça monte direct. Le cardio monte très vite aussi, j'ai eu les premiers symptômes de surchauffe en VTT - envie de boire de l'eau gazeuse fraiche - alors que j'ai vraiment bien géré avant et pendant la course, donc j'utilise mon avance pour fractionner les ascensions. Autour de moi, les gars marchent beaucoup aussi, on est tous très entamés. Le fait d'avoir une bonne technique en course à pied et de l'entraînement permet juste de limiter la casse, mais on est loin du beau geste !


Je commence à penser un peu plus, alors que j'avais été concentrée jusqu'alors. Je tiens bon, me disant que si je n'apprécie pas être là, plus tôt je serais à l'arrivée, plus vite ça sera terminé ;) Je me tiens aux trois mantras que je m'étais donné avant la course : "lifechampion" (merci Becci, qui me permet de relativiser sur l'importance du résultat ici), "la tâche" (fais-je tout en ce moment-même pour être au mieux ?), "Maui" (pour ne pas oublier que je suis dans un contexte exceptionnel, dont j'ai beaucoup rêvé).

Les ravitos sont tous les 2km et c'est une bénédiction. Eau fraîche, je m'arrose généreusement et petit à petit, me refais la cerise. 

La fin de la course à pied sera bien meilleure. 
Arrivée sur la plage, je me dis "tiens toi droite quand même, bon sang, vice championne du monde quoi !". J'ai bien fait car on me filmait ;)

Je ne peux même pas exulter à l'arrivée, ni vraiment réaliser, car j'ai été dans une telle bulle pour passer cette course à pied, je suis si fatiguée, qu'il me faut un moment pour émerger.

On retrouve la bonne ambiance XTerra. Les à-côtés sont tellement importants sur cet évènement, la course paraît presque anecdotique. 
"Don't forget to respect each other, you are a tribe", que l'on nous a dit au départ. On sent vraiment cet état d'esprit ici.

Le site de la course
copyright : Xterra

Nous étions très nombreuses au départ, je termine deuxième pour ce retour, wahou...


Merci à David d'avoir construit, à nouveau, ce succès avec moi...
Merci Asterion, mon fournisseur de roues haut-de-gamme made in Lyon, qui m'a permis d'avoir un vélo si performant sur la base de mon vélo Open que j'avais eu pour la Cape Epic en 2015. Je ne revendrais jamais ce vélo, trop vécu de bons moments avec ;)


Merci tous les copains , Céline, Nathalie, Guillaume, de notre « team Reese's », sans qui l’aventure n’aurait pas été si belle et les souvenirs moins riches.

Notre fine équipe

Merci à tous ceux qui m’ont félicitée, même tous ces inconnus croisés sur l’île après la course après un « You guys did this Xterra !?! Awesome... »

Nous allons refermer la parenthèse et laisser décanter tout ça pour savoir de quoi 2020 sera fait au niveau sportif.

Nous revenons rechargés en énergie, l’énergie de cette nature riche, sauvage et puissante, entre jungle, déserts volcaniques, océan et vagues. 
Ma mention spéciale pour Hana, ce village de bout du monde, la vraie culture de l’île, que l'on a longtemps regardé d’en haut pour notre au revoir à Maui en avion...

Moments magiques en snorkeling


L’énergie de tous ces sourires partagés durant 10 jours. « A Hawaï, tu ne peux être que relax », m’avait-on dit dans l’avion à l’aller. C’était tellement vrai...

Aloha tout le monde !


La vidéo d'après course...




samedi 12 octobre 2019

Ma préparation pour les mondiaux de XTerra- #1 Généralités

Aloha tout le monde !

A moins de 3 semaines du départ, je débute un petit carnet de bord pour partager ma préparation pour cet objectif qu'est le championnat du monde de Triathlon XTerra.

Me préparant sans entraîneur pour cette occasion, il m'est plus facile que pour d'autres athlètes de partager mes petits trucs pour être en forme le jour J. Tous ces éléments sont issus de mes années de pratiques et l'apprentissage issu des meilleurs périodes et des plus difficiles également. C'est la formule qui me va bien, que j'ai pu trouvé grâce au fait d'avoir également été accompagnée à certaines périodes de très bons coachs, tout particulièrement Sandrine lors de mes années à haut-niveau en VTT puis André de Triathlon Pro Concept.

Il s'agit ici du minimum pour structurer la programmation d'un objectif.
Pour une saison, une programmation plus fine, on peut rajouter d'autres éléments, comme des tests en fin de cycle.

  • Les bases de la programmation

    • Faire un bilan
Pour savoir où l'on veut aller, il faut déjà savoir d'où l'on vient. :)

A 4 mois de l'objectif de Maui, je me suis donc dit : quel est mon état actuel ? Mon niveau d'entraînement,  mes disponibilités, les douleurs/blessures avec lesquelles il faudrait composer, mes objectifs à court et moyen terme, mes points forts et mes points faibles.

J'ai toujours entretenu ma forme et pratiqué, plus ou moins régulièrement les 3 disciplines que composent le triathlon. J'avais donc une endurance moyenne, une assez bonne capacité de récupération, mais pas de vitesse et une mauvaise capacité à soutenir des efforts longs et plus poussés.
Il me fallait donc reprendre par la base, l'endurance, en vélo et en natation tout particulièrement. J'avais fait beaucoup de randonnée et je constatais que cela m'avait été très utile en course à pied.

Passé cette remise en route viendrait petit à petit un travail à des allures plus élevées : d'abord des intensités longues en endurance critique, puis plus tard, travail aux seuils (seuil aérobie puis seuil anaérobie). On fait toujours évoluer le niveau d'intensité progressivement, sauf en ce qui concerne les très hautes intensités type sprints, que l'on peut inclure un peu tout le temps.

Il me fallait aussi reprendre de la force, en vélo et en natation en particulier : une thématique que j'intégrerais assez vite pendant la période où je travaille l'endurance de base.

On pourrait se dire que le travail de vitesse ou d'explosivité ne sert pas à grand chose pour des efforts longs, or, il permet d'améliorer la technique, élever un peu les seuils, améliorer la tolérance aux lactates. Je garde le travail d'explosivité et de vitesse dans les périodes où je dois également récupérer des efforts d'endurance : j'y reviendrais plus tard dans cet article.

En VTT, il me faudrait retrouver un bon pilotage et un pédalage efficace. Retrouver du rythme aussi. Et pour cela, rien de mieux que quelques courses, qui permettent aussi de remobiliser la tactique, la gestion et le mental, composantes sans lesquelles un bon entraînement ne suffira pas à atteindre un bon niveau de performance le jour J.

    • Programmer les cycles
Macrocycles, mésocycles, microcycles...sont les bases de la planification de l'entraînement.
Je ne vais pas détailler les fondements de l'entraînement, beaucoup de sites et de livres le font très bien. En très rapide : le macrocycle dont une vision sur l'année, les mésocycles plutôt une vision sur un mois, les microcycles correspondent à une période d'une semaine.

copyrigtht : academy.sportlyzer.com


Pour Maui, j'avais un macrocycle de 4 mois (court !), et environ 4 mésocycles.
Pour moi, il s'agissait, dans ce très court laps de temps, d'améliorer mes points faibles cités ci-dessus et de revenir sur un peu tous les types d'efforts et de travaux que l'on peut faire. Sur une saison, on prend le temps de travailler des aspects que l'on souhaite améliorer bien spécifiquement sur un cycle, ou plusieurs. Là, on n'y est pas.

De façon générale, mais cela peut varier en fonction des courses, je programme un mésocycle sur 4 à 5 semaines, avec 3 semaines d'augmentation des charges et une semaine plutôt typée récupération.
La base de l'écriture de mes entraînements, c'est donc prendre mon carnet et noter :

S+ / S++ / S+++ voire S+++, la dominance de la semaine et pour chaque discipline. Basique, simple :)

Par exemple, pour S-3 semaines de l'objectif, je note simplement dans mon carnet (Excel, agenda papier, ce qui est le plus pratique pour vous) :
S+ > Récup début de semaine + Affûtage 
Et cela, déjà un mois avant cette fameuse semaine.

Mon carnet actuel que pour moi : au crayon de papier, la programmation, au stylo, le réalisé.
Sous Excel, c'est plus propre :)


Mes microcycles sont plutôt sur une semaine, avec un à deux jours maximums de jours sans sport. Les séances de natation sont aussi généralement placées au moment où je dois récupérer car j'ai toujours considéré que facile ou intenses, elles me redonnaient du tonus.
Je les programme à la semaine, voire je les change en cours de semaine en fonction de ma forme / fatigue, pour en faire un peu plus ou..un peu moins.

Mais je programme toujours un entraînement à froid, avant la séance: je n'improvise en cours de séance que si je sens que j'ai prévu trop, et qu'à l’échauffement, la machine a vraiment trop de mal à démarrer - mauvais signe en général, donc...j'évite !

Mes séances ont toujours une thématique et un minimum de structure, sauf lorsque je pars faire de l'endurance pure. Je ne vais jamais nager sans avoir ma petite séance programmée, sinon, je pense qu'au bout de 1500m, je manquerais d'inspiration et de motivation...

Pour éviter de "compter les carreaux", on programme et on varie
copyrigth : outdoorswimmer.com

A vélo, je ne monte jamais un col en allure course, mais je fractionne. Idem en course à pied. Rien de pire, à long terme, que ces séances sans inspiration où se lance le défi de faire un temps sur une ascension de 30min, et donc, où on reste à haute allure sur des durées trop longues : ça, il faut se le réserver pour les courses, c'est tout !

Car si l'on veut progresser, à l'entraînement, il faut toujours solliciter les différents niveaux d'intensité à un petit cran au-dessus. Et c'est précisément à ça que sert le fractionné : pousser un peu plus loin l'intensité, s'octroyer un peu de repos, et répéter cela. 

Je m'entraîne relativement peu, et cela a toujours été le cas : 2 séances de chaque discipline maximum chaque semaine, pour un volume horaire variant de 6h à 10h. Plus me fatiguerait sans doute trop, avec le reste de ce qu'il me reste à faire : aller au travail, travailler, et tout simplement, laisser une place pour tout ce que j'apprécie en dehors du sport et qui contribue à mon équilibre.

Je reviendrais sans doute dans un autre billet sur toutes les possibilités en natation, course à pied et aussi vélo, pour se programmer des entraînements permettant de progresser tout en évitant la monotonie.


  • On progresse en récupérant


La récupération est essentielle : entre les intensités, entre les séries d'intensités, entre les séances d'entraînement, à la fin des cycles, en s'octroyant des coupures. D'où l'adage : on progresse dans la récupération.


De gros entraînements mais du stress à côté, un manque de sommeil ou des séances usantes (type endurance) trop rapprochées, et c'est le sur-entraînement assuré. On s'investit beaucoup, mais on n'a aucun résultat. Dur et double peine, physique et morale... Chaque athlète expérimente cela au moins une fois dans son parcours.
Il faut savoir s'arrêter lorsqu'on est en forme, pas lorsqu'on est déjà fatigué. C'est aussi à ça que sert la planification de l'entraînement.

Justement pour revenir sur cette notion de surcompensation que l'on doit avoir toujours en tête pour éviter le piège du "sur-entraînement", bien expliqué sur ce site : le principe de surcompensation

    • Etre à l'écoute de son corps et s'adapter
Voilà quelque chose que j'avais abordé avec ma coach en VTT et approfondi avec celui en triathlon : être attentif, s'il le faut tous les jours, à sa fatigue nerveuse et adapter l'entraînement en fonction des signaux.

On peut déjà surveiller sa fréquence cardiaque au repos le matin, en général, déjà un bon indicateur de la fatigue : plus c'est élevé et irrégulier, plus il faut s'en inquiéter. C'est un bon marqueur de la forme générale.

Mais on peut aller plus loin, en identifiant les niveaux de fatigue du système sympathique et parasympathique.

Il existe de très bons outils pour cela, intégrés depuis récemment aux montres de sport moderne sous des noms de fonctionnalités tel que "HRV monitor" par exemple. Heart Rate Variability, la variabilité cardiaque. Il s'agit de l'analyse des intervalles entre chaque battement de coeur.

Ce qu'il faut retenir : nos deux système nerveux cités plus hauts sont antagonistes : l'un "ralentit" l'organisme (le parasympathique, qui "répare"), l'autre l'active (l'orthosympathique ou sympathique).
A l'entraînement, suivant le niveau d'intensité, on les active plus ou moins : l'endurance épuise le parasympathique, les intensités courtes sollicitent l'autre.

copyright : bodytomy.com


Ainsi, lorsque je fais trop d'efforts longs sur certaines périodes, je veille toujours à réveiller l'orthosympathique pour prévenir l'épuisement du parasympathique, en fin de séance, ou en incluant une séance avec des intensités plus courtes. Par exemple, coupler endurance en vélo, et le lendemain, une séance avec de bonnes séries sur 25/50m en piscine.

Au quotidien, beaucoup de signes sur le niveau de fatigue, la qualité du sommeil, la nervosité, l'appétit, les petites maladies chroniques sont des indicateurs fiables pour apprécier le niveau de fatigue également et permettent de contrebalancer très tôt une mauvaise tendance qui commencerait à s'installer.

Sachant cela, je programme vraiment mes entraînements à la semaine et aussi, au jour le jour, en prenant en considération tous ces éléments.
C'est une des clés du succès pour moi : fini le surentraînement, juste une bonne progression et la forme le jour J !

Analyse de la variabilité cardiaque - copyright : hrvcourse.com

Pour plus d'infos sur le sujet, n'hésitez pas à googleliser "heart rate variability + sport" : un site qui en parle (en anglais) : https://hrvcourse.com/heart-rate-variability-vs-heart-rate/


  • Mon organisation

Comme 98% d'entre vous, le sport ne me nourrit pas...mais je dois beaucoup me nourrir pour faire du sport, donc : j'ai un boulot :)

J'ai un travail reposant dans la mesure où je suis assisse à un bureau. Mais ce genre de travail n'en est pas moins fatiguant nerveusement par moment et occupe beaucoup d'heures dans une journée, si on y ajoute les heures de transport : j'ai donc relativement peu de temps et je dois surtout être très organisée.
Car être performant ne s'arrête pas aux séances de sport : il faut également bien s'alimenter - ce qui nécessite de prendre le temps de préparer ses repas - et bien récupérer, donc, se coucher tôt et dormir minimum 8h par jour.
J'apprécie aussi de garder du temps pour ma vie sociale, d'autres pour leur famille... Il faut donc avoir une vision de ce que l'on va faire à minimum un jour près, pour préparer les bonnes affaires, faire les courses ou la cuisine au bon moment, et perdre le moins de temps. C'est la clé de la réussite des gens qui font beaucoup de choses et ne s'y usent pas la santé.

Il faut également apprendre à se simplifier la vie au maximum, s'abstraire de tout ce qui n'est pas essentiel, relativiser : on ne peut pas tout faire, il faut le faire bien avant tout. Et nous avons tous besoin, et le droit, à des moments de paresse : on ne peut pas être sous pression constamment. C'est encore plus important lorsque l'on veut être performant durablement.

copyright - fitnesswithmk.wordpress.com


Le triathlon allie deux disciplines - la natation et la course à pied - qui sont moins chronophages que le vélo. On peut aussi les pratiquer entre "midi et deux", ce que beaucoup de triathlètes font. C'est une habitude à prendre et avec un bon goûter à 11h, on peut faire des intensités durant l'heure de midi sans souci. Ce que je fais beaucoup et me permet de me libérer du temps en fin de journée.


  • Mon hygiène de vie

Sportif, pas sportif, la première chose que l'on me dit souvent quand je parle de pratique en compétition c'est : "ah oui, mais le truc vraiment compliqué dans tout ça, c'est qu'il faut faire attention à ce que l'on mange".

Pour ma part, j'équilibre toujours entre bien-être mental et bien-être physique.
Le sport me donne naturellement envie d'aller vers des choses saines, sans doute parce que mon organisme a besoin de minéraux, d'eau - fruis, légumes, légumineuses - de carburant rapide parfois ou d'une bonne dose de carburant tout court - "un burger et des frites !"
J'ai cultivé une aversion pour certaines choses à certains moments, tels que les boissons sucrées en dehors de tout effort physique, les sucreries industrielles (overdose en étant plus jeune...je ne peux plus :) ), mais à part cela, je mange de tout. Et surtout, j'aime manger !

Lorsque je veux perdre un peu de poids, ou ne pas en prendre, je supprime/réduis juste quelques "mauvaises" habitudes : pas de chocolat/fromage le soir, réduction globale de fromage/chocolat, féculents au bons moments, sinon beaucoup de légumes...
Je ne refuse pas un resto, une invitation, je n'impose pas mes contraintes alimentaires : on peut toujours s'adapter en prenant juste un peu moins éventuellement.

L'alimentation est surtout un facteur de bien-être et performance à long terme. Notre "machine" a besoin de beaucoup de bons nutriments et...on est ce que l'on mange ;)
copyright : activezenica.com

Voilà pour ce sujet.
Pour le reste, comme déjà évoqué plus haut : une récupération de qualité (sommeil, détente, repos), une bonne hydratation tout au long de la journée et toujours une peu d'activité, ne serait-ce que marcher un peu, même les jours de repos : jamais une journée 100% sédentaire !!!

  • Streching, yoga, relaxation

Etant plutôt raide, les efforts tirent beaucoup sur les muscles et les articulations et cela ne s'arrange pas avec l'âge.
J'ai donc pris l'habitude de m'étirer, sans douleur, un peu tous les jours, juste avant le coucher, après la douche.
J'ai appris quelques rudiments en yoga et j'utilise également une application qui m'ont fait découvrir cette discipline qui allie renforcement musculaire, étirement et relaxation. Je me sens plus performante, mieux équilibrée, lorsque je fais une séance de vélo après une petite séance de yoga. J'intègre donc le plus possible cette discipline dans ma semaine d'entraînement. C'est un bon complément entre des séances d'osthéopathie qui permettent de remettre tout en ordre.

J'intègre aussi un peu de renforcement musculaire, surtout dans les périodes plus orientées récupération. La musculation permet de retrouver du tonus, en sollicitant efficacement les commandes nerveuses.  Quelque chose que j'ai découvert grâce au triathlon, sur une fin de saison où la fatigue commençait à s'installer. Une petite séance de "circuit training" avec un peu de course à pied intermittente redonne vraiment du tonus, sous condition d'être bien effectuée et éviter les blessures.

Ah non, ça n'est pas moi et ma souplesse légendaire...
copyright : u-trail.com


Dans les moments plus stressants, j'ai aussi appris les bénéfices de la méditation ou la sophrologie. Cela permet vraiment d'arrêter certains mauvais cheminements de pensée récurrents.
Une ancienne coach me disait : "lorsque ma tête ne va pas, je renforce mon corps. Lorsque mon corps ne va pas, je renforce ma tête". Je pense aussi que le mental, comme le corps, peut être entraîné et que cela contribue forcément à de meilleures performances, en renforçant la concentration et en abaissant le niveau de stress.


Voilà pour ce premier billet qui regroupe les grandes idées de mon approche actuelle de la préparation physique. En espérant avoir apporté quelques nouvelles pistes ou rassuré d'autres !

samedi 14 septembre 2019

Come-back en XTerra, objectif Hawaï

Cela faisait 3 ans que je n'étais plus sur le circuit XTerra. Cet été 2019 signe mon retour en "age group". Fini la catégorie "pro" !

Après des années très riches sportivement, j'avais un besoin de couper et vivre plus lentement et  simplement. Moins vivre pour moi-même et plus penser aux autres, développer d'autres centres d'intérêt. Vivre des choses différentes en couple, s'installer dans une maison dans un village. Des préoccupations de trentenaire.

Ces années n'ont pas été les plus simples non plus. Des remises en question, de nouveaux combats, de nouveaux parcours. Cela a entaché mon attrait pour le sport en compétition et tenu loin de tout cela.
Au fur et à mesure du temps et des leçons digérées, des lueurs ont commencé à réapparaître et en parallèle, l'envie de revenir dans le milieu sportif.
Mon club de VTT de Giromagny, celui du Trilion Belfort, toutes ces personnes sincèrement heureuses de me revoir, y ont beaucoup contribué.
Le plaisir de revenir sur les courses pour retrouver les gens, le goût de l'effort. Cette communion dans l'effort, les rencontres et leur richesse.

Alors, en ce mois de Juillet 2019, alors que j'arrivais au terme d'une période qui s'est soldée par quelques échecs et un besoin impératif d'aller de l'avant, mon amie Becci m'a laissé sa place pour le XTerra France Découverte où elle ne pouvait pas participer.

Je revenais sur cet événement qui avait initié ma passion pour le XTerra, cet événement où j'avais fini par briller en 2015 avec une place de 4ème en Pro derrière les pointures du circuit. J'étais là, presque intimidée par tous ces athlètes préparés, en forme, toute petite devant mes anciennes connaissances du circuit devenues, ou restées, très fortes.

La grande époque - XTerra France 2015 - 4ème féminine

Je n'avais pas oublié toutes mes habitudes, mes petits trucs, ma gestion de course, la tactique, tout revenait comme si j'avais arrêté hier. J'étais très stressée, mais heureuse d'avoir l'envie au départ et être d'être tout simplement là : c'était une première petite victoire.

La natation, ces 500m de cohue, n'auront pas été reposantes. Mais les 20km de VTT très plaisant, avec cette envie de toujours relancer, chercher à gagner des places encore et encore. Puis les 5km de trail, alors que je ne me souvenais même pas de la dernière fois que j'avais couru, où ma gestuelle est revenue progressivement, pour terminer la course vraiment à l'aise.

J'ai compris que mes petits entraînements m'avaient permis de garder un bon niveau de base, que je pouvais revenir sur un triathlon courte distance avec un petit peu d'entraînement en plus. Alors j'ai décidé de le faire sur le XTerra Luxembourg et je me suis dit : si sur cette édition, tu obtiens une qualification pour Hawaï et les mondiaux, fonce !

J'ai donc repris un carnet d'entraînement, marqué ce premier objectif au 1er Septembre, fais le bilan des points à améliorer dans toutes les disciplines, planifié mes entraînements.

Bien que la machine était difficile à pousser dans un premier temps, chaque intensité étant difficile après des mois à s'entraîner plutôt en foncier, j'étais confiante sur ma capacité à me remettre sur les rails rapidement.
Comme on se le disait avec un autre athlète qui a connu des hauts et des bas, il reste toujours 80% des acquis des années de compétition lorsqu'on lève un peu le pied : le fond, la technique, la tactique, le mental contribuant largement à la performance, tant que l'on a toujours entretenu sa forme et pas pris de poids.
Pour revenir à un bon niveau, il s'agit de refaire suffisamment de volume à l'entraînement, reprendre du muscle et de la force. En vélo et en natation, j'ai ressenti particulièrement la difficulté dans des efforts plus intensifs, par manque de puissance avant tout.

Après 6 semaines d'entraînements plus poussés, le XTerra Luxembourg s'annonçait juste bien. J'avoue que j'étais plutôt confiante car je n'avais pas perdu mes capacités pendants longtemps après avoir arrêté les entraînements soutenus il y a 3 ans, mais en réalité, ce XTerra n'aura pas été une promenade de santé.
D'autant que durant la course, j'ai compris que je n'étais pas première dans ma catégorie d'âge et ne rebouchait pas le trou à VTT, qu'en plus, mes jambes se durcissaient au fur et à mesure des kilomètres. Un bon combat dans la tête pour ne pas laisser les pensées toxiques pénaliser l'effort.
Mais la course à pied fut (presque) agréable, les bonnes sensations étaient là, et je ne souffrais pas de la distance et de la fatigue dans ma tête, j'étais prête à courir ces 10km, même plus. Un point très encourageant.

XTerra Luxembourg 2019 - 2ème en 35-39 ans / 4ème en "age group"


Je n'ai pas gagné ma catégorie d'âge et ainsi obtenu par moi-même la qualification à Hawaï.
Mais au "roll-down", Isabelle Klein ne souhaitant pas aller à Maui, je l'ai donc reçu.

C'est un grand projet et cette année, tout se présente bien : travail, forme, disponibilité, groupe avec qui passer u bon séjour là-bas... Alors, j'ai déjà suffisamment attendu, c'est maintenant qu'il faut en profiter !

A 6 semaines de l'objectif et grâce à une bonne régularité, mes sensations sont enfin bonnes dans toutes les disciplines. J'ai passé le cap des sorties vélo difficiles à finir ou dont je mettais du temps à récupérer. Les intensités en natation ne me donnent plus la sensation de me battre dans l'eau et régresser à chaque itération. La distance dans cette discipline sur un effort soutenu ne me paraît plus compliquée à gérer. Et mes sensations en course à pied sont étonnamment toujours bonne : je pense qu'une bonne technique (et la mienne n'est pas encore parfaite !) contribue énormément à garder du plaisir en dépit d'un moindre entraînement.

Aller à Hawaï requiert beaucoup d'organisation : entraînements, préparation du voyage et de toutes les formalités. Cela nécessite également un gros budget : la destination est lointaine, la vie là-bas très chère et l'inscription en est le premier "apéro salé" pour reprendre l'expression d'une des personnes avec qui nous partagerons cette aventure. Car nous serons 5 français à vivre ensemble durant ce séjour, ce qui rajoute un peu plus de piquant à cette expérience qui sera sans doute unique dans nos vies !

Aloha et à bientôt pour la suite de cette nouvelle aventure !

L'île de Maui - Hawaï - Crédit photo : voyagericietailleurs.fr