La saison de triathlon a démarré
fort pour moi, avec le championnat de France cross-triathlon qui
était aussi mon premier triathlon cette saison. Gros objectif,
d'autant qu'après la retraite de Marion Lorblanchet,
championne de France 2013 et grande personnalité de la planète
X-Terra, les places étaient un peu plus ouvertes pour la plus
haute marche.
L'épreuve s'est déroulée
dans l'Allier, au milieu d'une grande forêt de vieux chênes
appelée le « Tronçais », un
endroit très vert ponctués d'étangs. Pas
beaucoup de dénivelé mais une végétation
abondante, un endroit bien adapté pour ce type d'épreuve.
Arrivés la veille, nous avons eu l'occasion de rencontrer
l'équipe de l'organisation qui nous a sympathiquement
accueilli.
Les reconnaissances du parcours m'ont
confirmé que le parcours ne serait pas à mon avantage
en tant que vététiste : peu de dénivelé,
beaucoup de gros chemin et lignes droites. Et seulement 22km. Cela
s'annonçait du coup assez tactique et groupé.
30% de filles au départ pour 145
participants, cela fait toujours plaisir de voir que l'on est pas
seule ! La grande favorite annoncée, Morgane Riou, championne
de France de triathlon par catégorie d'âge en titre, et
vice-championne de France de cross-triathlon 2013, ne venait pas
faire figuration. Et sans une bonne natation et course à pied,
mes chances étaient moindres. Ca donnait le ton !
Après notre reco à vélo,
nous nous retrouvons à plusieurs sur la plage pour goûter
à l'eau, à 17° pile. Pas super motivée, je
les rejoins tout de même pour une petite session, ma première
en eau-vive cette saison. Toujours sympa cette sensation de liberté
que l'on a pas dans un bassin de 25m ! David qui m'observe de la
plage me fait remarquer que je ne garde vraiment pas mon cap. Cela me
permet de bien préparer ma tactique pour la natation le
lendemain, mais me fait un peu douter aussi.
Samedi, 14h, direction le parc à
vélo pour préparer ma zone puis direction la plage. Les
15 premiers numéros sont appelés avec évocation
du palmarès sous les applaudissements des autres pour se
placer devant, vraiment bon état d'esprit. Avec mon numéro
13, je me dis que c'est quitte ou double : chat noir ou grand jour !
Le départ donné, toujours
le bouillon mais ça se calme assez vite. Je me place plutôt
bien, vérifie bien régulièrement mon cap, et
trouve une personne avec qui nager au bout de 200m ; le duo
fonctionne bien, arrivé à la bouée, on rattrape
quelques égarés. Mes sensations sont bonnes, je ne
subis pas du tout la natation comme l'an passé et suis
vraiment plus libre de décider tactiquement. Si en piscine je
cogite encore beaucoup sur ma technique, là tout est naturel
et je suis à l'aise. Sortie de l'eau au bout de 1km, David
m'annonce que la tête est sortie 1min devant, et la favorite
est juste devant moi. On se retrouve au parc à vélo et
partons l'une derrière l'autre.
A VTT, nous sommes deux en tête.
Je suis d'abord gênée dans une portion plus technique
par des concurrents qui tombent, posent le pied, et me fais un peu
distancer. Physiquement, je vois que je reviens pas trop mal et
reprends la tête au bout de 2km. S'en suit une course sans
répit, à profiter des roues quand je le pouvais...même
si au final, on a souvent profité de la mienne ! Pas assez
creusé au premier tour, j'en remet une au second tour, pour
terminer avec 3'20 d'avance.
La course à pied est toujours
aussi plaisante après un gros vélo...je me concentre
sur ma gestuelle, essaie de chasser les idées noires malgré
tout ce monde qui me double : « waouh, qu'est-ce que c'est
dur le triathlon, j'avais oublié ! Et dire que j'enchaîne
par deux Xterras au soleil...ouais, ça va être plage et
sieste le reste des vacances !!! ». Après les
premières montées /descentes, la gestuelle est
meilleure, mais la peur de perdre trop de temps me saisie quand même,
la gorge se serre et je commence à respirer plus
difficilement. Arrivée à la fin du premier tour, on me
rassure en me disant que je n'ai pas trop perdu de temps, que je
garde 3' environ d'avance. Du coup, cela me détend et je coure
beaucoup mieux au deuxième tour, les bonnes sensations
reviennent.
Jusqu'à la dernière ligne
droite, je suis restée concentrée, jamais sûre.
Je termine avec environ 2'40 d'avance sur Morgane Riou, autour de
25-30ème au général. A la surprise générale
visiblement, aussi à la mienne quand je vois le palmarès
de ma dauphine. Je ne savais pas quelle était l'étendue
de mes progrès cet hiver.
Je suis vraiment contente de constater
tous les progrès faits en club cet hiver, car l'an passé,
je n'aurais sans doute pas pu faire une telle performance. Je repense
à tous les entraînements sur piste l'hiver dans le
froid, à tous les entraînements de natation de 20h30 à
22h qu'il me fallait faire pour pouvoir avec les conseils de notre
coach, tout le temps que le coach m'a consacré pour me faire
progresser à chaque fois...c'était une formidable
opportunité !
Alors un grand merci au Tri-Lion et
tout ses partenaires, et à André Quet, "le coach",
justement sur le départ pour de nouveaux horizons à la
ligue de la région PACA. Un véritable passionné,
qui analyse tout et peut délivrer à chacun les
meilleurs conseils pour aider à acquérir une technique
et améliorer son potentiel. Mais aussi un coach humain, qui
sait ce qu'il faut dire au bon moment, et laisser libre l'athlète
lorsqu'il lsent que celui-ci en a besoin ou le peut (mon cas sans
doute avec la programmation de l'entraînement et le vélo,
où je suis restée assez indépendante). 4 jours
avant la course, après un entrainement sans répit en
natation, j'ai eu les bons mots pour aborder plus sereinement
l'épreuve, ça a aussi compté. Alors merci coach,
et comme je l'ai déjà dit, on ne l'oubliera pas si vite
: il restera un bon moment dans nos têtes lorsqu'on nage,
court, ou aborde une transition !
Merci à tous ceux qui
m'accompagnent depuis quelques années ou pour cette saison :
Scott, par l'intermédiaire de Vélovert, pour le super
vélo que j'ai cette saison en test longue durée (le
Contessa Scale RC), Astérion Wheels pour les roues
hautes-performances (Edition One 27'5), et Rotor France..
Merci à ceux qui me témoignent
régulièrement leurs encouragements et qui l'ont fait
après cet événement...ça m'a beaucoup
touchée !
Merci à David, qui m'accompagne
et m'encourage souvent à viser plus haut et y croire. Et qui
gère aussi parfaitement la mécanique, et la
logistique...quand j'ai un peu trop la tête dans les nuages !
Mes victoires sont aussi les siennes tellement nous avons construit
tout cela à deux.
Merci aussi à mes responsables
chez PSA Peugeot-Citroën pour leur considération de mon
investissement sportif en parallèle de ma carrière
professionnelle. Grâce à une bonne reconnaissance de mon
travail, j'ai pu trouver un bon équilibre au fil du temps qui
fait que je m'épanouis dans sport tout en assumant les
responsabilités que l'on me donne.
Bravo à Brice Daubord, qui conserve son titre. Un champion vraiment humble et sympathique que nous avons appris à connaître durant ce week-end.
Et enfin merci aux organisateurs de cet
événement, qui se sont mis en quatre pour proposer cet
évènement : pour eux, organiser un cross-triathlon
était une première, la plupart n'ont jamais vu le
Xterra de Xonrupt par exemple. Alors si le circuit VTT était
plutôt roulant, c'est ce qu'on leur avait conseillé mais
c'est aussi pour respecter le cahier des charges ITU en terme de
distance et temps de course. Il y aurait sans doute des améliorations
à apporter à cela pour qu'il y ait autant de
participants qu'au X-Terra France, par exemple. Beaucoup de
vététistes adeptes des Xterra n'étaient pas
présents. Pourtant, j'ai l'impression que plus de vététistes
que de triathlètes sont intéressés par ce type
de course, même s'il faut pour cela boire quelques tasses en
natation ! Bizarrement, le VTT a l'air de faire plus peur aux purs
triathlètes...
Bref, il faut continuer ces
championnats de France et arriver à attirer la population
Xterra !
Voilà pour cet événement,
une semaine de farniente et petits entraînements nous attendent
en péninsule ibérique, sur la route pour le Xterra Espagne!